Sonatrach, du métier de l’énergie à la diplomatie économique : Quand la fiabilité et la bonne gouvernance sont de mise
L’Algérie signe son retour sur la scène internationale, ces derniers temps grâce à sa diplomatie qui connaît, une intense activité suite à son redéploiement sur tous les plans.
La politique adoptée dans ce sens par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, s’est soldée par la consécration du leadership de l’Algérie, en se distinguant comme le seul président Algérien à se lancer dans une diplomatie « intelligente », qui lui a permis d’entamer des actions pour refermer des points de tensions, et consolider la position de l’Algérie en tant qu’acteur majeur et incontournable dans la stabilité et l’instauration de la paix dans la région.
« Ceux qui avaient parié sur le repli de l’Algérie sur elle-même suite à une année de Hirak, une crise économique générée par la chute des prix des hydrocarbures et la pandémie du Covid-19, auront été pour leurs frais », écrivait d’ailleurs le mensuel d’analyse politique, économique, sociale et culturelle « Afrique-Asie » dans son numéro d’octobre 2020.
« Contrairement aux cassandres médiatiques, issus majoritairement du microcosme néocons, qui n’avaient cessé de surfer sur ces questions dans l’espoir de déstabiliser un pays qui tient à sa souveraineté et à son rôle d’Etat pivot notamment dans le Maghreb, la Méditerranée, l’Afrique sub-saharienne et dans le reste du monde, l’Algérie est non seulement debout, mais s’en sort plutôt mieux que la plupart des pays avancés », avait notamment écrit le magazine.
Non seulement. Sur la scène économique, l’Algérie a également marqué son retour.
Après une année 2020 impactée de plein fouet par la pandémie de Covid-19, l’année qui s’achève marque en effet, le retour de l’Algérie à la croissance et aux équilibres financiers, augurant d’un nouveau départ économique pour le pays.
La reprise a été tirée par une croissance dans tous les secteurs, mais a été plus prononcée dans les hydrocarbures puisque les recettes du Groupe pétrolier et gazier Sonatrach, avaient augmenté de 70% en 2021, comparativement à l’année 2020 d’une valeur dépassant 34,5 milliards USD (contre 20 Mds USD en 2020) d’autant que tous les spécialistes du domaine confirment unanimement que l’Algérie, et Sonatrach, sont des partenaires fiables qui respectent toujours leurs engagements, «aussi bien pour ce qui est des quantités que pour ce qui est des prix ».
L’Union internationale du gaz (UIG) a d’ailleurs reconnu en mars 2021, « la fiabilité de l’Algérie et de sa compagnie pétrolière et gazière Sonatrach, dans l’approvisionnement de l’Europe en gaz et en GNL ».
« L’Algérie, et à travers Sonatrach, a approvisionné en gaz et en GNL l’Europe avec une crédibilité et une confiance totale », écrivait à cet effet, l’UIG.
L’organisation mondiale affirme ainsi que Sonatrach « a gardé l’Europe au chaud pendant cinq décennies ».
Un fruit du hasard ? Assurément pas. Sonatrach que l’on connait et reconnait de nos jours, n’est plus celle dont le nom, avait été longtemps lié aux affaires de corruption.
A l’international, il est surnommé « la junior africaine » en référence aux grandes multinationales pétrolières et gazières.
50 ans après la nationalisation des hydrocarbures, Sonatrach, composée de cadres, issus, tous de l’école algérienne, a su bâtir une industrie solide, couvrant les activités de l’amont et de l’aval pétrolier et gazier, un réseau de transport par canalisation important, des raffineries de pétrole et de condensat et une flotte de transport maritime.
Depuis plus de 50 ans, Sonatrach joue en effet, pleinement son rôle de locomotive de l’économie nationale.
Elle a pour mission de valoriser les importantes réserves en hydrocarbures de l’Algérie.
Cet acteur majeur de l’industrie pétrolière, surnommé la major africaine, tire sa force de sa capacité à être un groupe entièrement intégré sur toute la chaine de valeur des hydrocarbures.
Sa gestion y est pour beaucoup. La nomination de Toufik Hakkar, un enfant de Sonatrach, issu de ses entrailles et qui en connait les arcanes, inaugure cette nouvelle ère de stabilité voulue par le chef de l’Etat.
Nommé en février 2020 Président directeur général de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, Toufik Hakkar a su, malgré la situation difficile que vivaient les marchés mondiaux l’année dernière, maintenir « la barre » et de s’affirmer, encore une fois, parmi les « grands » du domaine gazier et pétroliers », et ainsi relancer la compagnie sur des bases managériales susceptibles de mettre la sur les rails de la rigueur managériale et de la performance économique.
Désigné par le magazine économique américain Forbes, dans son classement 2021, comme l’un des plus influents directeurs exécutifs de la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord), Toufik Hakkar , n’est pas un simple nom que l’on ajoute à la liste des patrons de la société : Il s’est vu décerné le 04 décembre 2021, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, la médaille de l’Ordre de mérite national « Achir ».
Instituée par le décret 20-169, la médaille de l’ordre du mérite national au rang Achir symbolise la reconnaissance de l’Etat aux Algériens, quelques soient leurs domaines de compétences, pour leurs accomplissements dans l’intérêt du pays.
C’est dire que la persévérance paie. La maîtrise de la chose aussi.
Un partenaire fiable
« L’Algérie et Sonatrach ont des clients historiques qui s’approvisionnent en gaz chez nous, nous en citerons l’Espagne et l’Italie, avec lesquels nous sommes liés par des contrats à long et moyen terme. Nous respectons dans ce cadre tous nos engagements et leur livrons toutes les quantités contractuelles même si la demande sur le marché national venait à augmenter du fait d’un besoin de l’économie algérienne, nous respecterons tous nos engagements contractuels », affirmait dernièrement le PDG du Groupe pétrolier er gazier, Toufik Hakkar.
Autrement dit : La Sonatrach est en mesure d’honorer tous ses engagements en matière de fourniture de gaz vers l’Europe de l’aveu même du chef de la diplomatie européenne, Josep Borell.
C’est le cas pour l’Italie. Considérée comme l’une des principales destinations du gaz naturel algérien grâce au gazoduc «Trans-mediterranean pipeline», appelé également gazoduc Enrico Mattei, fruit du partenariat conclu en 1977, entre le groupe algérien Sonatrach et l’italien ENI, le pays veut s’assurer d’un approvisionnement« sûr » du gaz naturel à la lumière du conflit Russo-Ukrainien.
Pour ce faire, le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, avait été dépêché lundi dernier, à Alger, où il s’est longuement entretenu avec le président Tebboune.
Qualifiant sa visite en Algérie de « moment historique pour l’Algérie et l’Italie », M. Di Maio a fait savoir que son pays « aspire à augmenter son approvisionnement énergétique, notamment en gaz auprès de ses partenaires internationaux dont l’Algérie qui est +un fournisseur fiable+ », estimant que cela « confirme la valeur stratégique du partenariat entre les deux pays ».
La Snam, la principale entreprise italienne de transport de gaz naturel, et l’unique opérateur de liquéfaction de gaz naturel liquide en Italie, avait d’ailleurs révélé la semaine écoulée que Sonatrach a livré en février dernier à l’Italie 1.7 milliard de M3 de gaz contre 1.3 milliard de M3, côté russe.
Le mois d’avant (janvier 2022) également l’Algérie était à la tête des pays fournisseurs de l’Italie en gaz avec 1.92 milliards de M3 contre 1.60 milliard de M3 de gaz russe.
En tout, l’Algérie a livré durant ces deux mois de janvier et février 3.7 milliards de M3 à l’Italie contre 2.95 milliards M3 du gaz russe.
A ce rythme, estime-t-on, les livraisons de Sonatrach en gaz naturelle pourraient dépasser les 30 milliards de M3 ce qui dénote de l’intérêt que portent les Italiens pour le gaz algérien mais et aussi de la « fiabilité » de la Sontrach qui a livré un total de 614,7 milliards M3 de gaz algérien à l’Italie, depuis l’entrée en service du gazoduc «Enrico Mattei», en 1983.
Les Espagnoles aussi : Le chef du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez a dans ce sens, eu un entretien téléphonique avec le président de la République Abdelmadjid Tebboune, ce dimanche 6 mars, lui réaffirmant «sa volonté d’œuvrer au développement et au renforcement du partenariat existant entre les deux pays dans le domaine de l’énergie».
Tous les médias espagnols ont en fait largement l’écho ce lundi, rappelant au passage la visite en Algérie, on octobre dernier de la troisième vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera Rodriguez et son entretien avec le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab.
Les deux parties avaient pour rappel, ont abordé les relations bilatérales algéro-espagnoles dans le domaine de l’énergie qu’ils ont qualifiées d’historiques et d’excellentes ainsi que les perspectives de leur renforcement d’avantage partageant la même volonté pour la densification de la coopération et de la rendre plus solides en étudiant ensemble toutes les opportunités qui s’offrent aux deux pays dans les industries gazières, électriques et pétrolières.
Disons tout simplement que le géant pétrolier algérien force l’admiration. Les maîtres mots de sa nouvelle stratégie sont l’excellence opérationnelle et l’innovation pour rester l’étendard de l’économie algérienne….
Y.Y