Sonatrach/Eni : un partenariat entre deux géants
C’était une première que nous avons annoncée il y a deux jours concernant la tenue de la réunion du Conseil d’Administration du géant italien Eni en Algérie, plus précisément à Hassi Messaoud, la ville-hydrocarbures algérienne. Prendre la décision historique de déplacer tout le staff dirigeant d’ENI et son Conseil d’Administration est une reconnaissance tacite et réelle de l’intérêt que porte le groupe italien d’hydrocarbures ENI au géant africain Sonatrach et, par-delà, à l’Algérie.
Après la tenue du CA d’Eni, les PDG des deux groupes pétroliers se sont rendus sur plusieurs sites en partenariat et ont procédé à l’inauguration d’un laboratoire spécialisé dans l’énergie solaire ‘’Solar Lab’’ réalisé en partenariat entre Sonatrach et Eni, en plus de la pose de la première pierre d’une deuxième centrale solaire de 10 mégawatts à Bir Rbaâ Nord, dans le bassin de Berkine. Ces deux projets s’ajoutent à d’autres, très importants, lancés en partenariat entre les deux compagnies pétrolières, consolidant ainsi leur relation stratégique et se préparant à passer à une vitesse supérieure, comme l’a préconisé M. Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach, lors de son intervention.
Soulignant la situation propice du marché international du gaz naturel, M. Hakkar a rappelé que : « les indicateurs actuels du marché énergétique mondial plaident pour que les deux compagnies produisent plus de gaz naturel et accompagnent la transition énergétique en Europe et en Algérie ». Le marché du gaz en Europe étant très important en termes de demande durant les dix prochaines années, le PDG de Sonatrach a mis en évidence les potentialités algériennes en hydrocarbures conventionnelles et non conventionnelles qui peuvent y répondre.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a salué les décisions stratégiques d’Eni d’investir dans les hydrocarbures, un investissement qu’il juge stratégique car : « la demande européenne et mondiale va augmenter », affirme-t-il.
La transition énergétique en bonne voie
La transition énergétique et la baisse de l’empreinte entrent également dans la stratégie des deux compagnies qui ont décidé de les accompagner, notamment en passant à l’énergie non-conventionnelle, à l’instar de l’énergie solaire, qui a vu la pose de la première pierre d’une deuxième centrale solaire qui concrétise cette transition. En évoquant cette centrale solaire qui sera érigée à Bir Rbaâ Nord, M. Toufik Hakkar n’a pas manqué de relever que le cout de celle-ci a baissé de 40% par rapport à la première qui a été réalisée sur le même site et inaugurée en 2018. D’autres centrales électriques de même type (solaires) seront réalisées sur de nombreux sites de production, en partenariat avec Eni et avec d’autres compagnies internationales.
« La réalisation de ces centrales solaires nous permettra de réaliser des économies de l’ordre de 500 millions de mètres cubes de gaz naturel par an », assure encore le PDG de Sonatrach. Cette dernière a d’ailleurs programmé la réalisation de 5 centrales solaires durant l’année 2023 sur d’autres sites de production.
L’Algérie, un fournisseur de gaz fiable pour l’Italie
Prenant la parole à son tour, le PDG d’Eni, M. Claudio Descalzi, s’est longuement étalé sur les ‘relations historiques’ entre les deux compagnies pétrolières algérienne et italienne.
« L’Algérie, à travers le groupe Sonatrach, représente pour nous un fournisseur fiable de gaz et ce, depuis de nombreuses années », a témoigné encore le PDG d’Eni qui met en avant la confiance de sa compagnie pour son partenaire Sonatrach et, à travers lui l’Algérie, en rappelant qu’Eni a investi 1,6 milliards de dollars US pour l’année 2022.
Tahar Mansour