SONELGAZ : récupérer les créances
« Comme vous le savez, Sonelgaz a pris la décision citoyenne de surseoir momentanément aux coupures d’énergie électrique pendant la pandémie et que la trésorerie a été affecté, mais, en dépit de cela, le programme de l’alimentation en énergie électrique n’a pas été interrompu », rappelle M. Chahar Boulakhras, PDG du groupe Sonelgaz.
C’est aussi le cas des programmes de développement qui n’ont pas connu de reconduction même si certains ont été revus à la baisse ou d’autres différés sans affecter la qualité de service, un crédo porté haut et fort par le premier responsable de la Sonelgaz. « Le service public rendu à la clientèle qui demeure prioritaire pour nous », soutient-il d’ailleurs. Cela n’a certes pas été facile sur le plan financier de cette entreprise citoyenne qui a mis au-devant l’obligation de fournir ses clients quelles que soient les conditions.
« Nous sommes en train de lancer un plan de rattrapage de nos créances qui ont augmenté de façon significative car notre trésorerie n’était déjà pas dans ‘ses plus beaux jours’, ceci conjugué aux efforts pour réaliser les programmes de développement et le raccordement des habitants des zones d’ombre », explique encore M. Boulakhras.
Concernant la décision de surseoir aux coupures d’énergie électrique et son impact sur l’augmentation des créances détenues par la Sonerlgaz, M. Boulakhras déclare : « nous nous attendions à ce qu’il y ait cette augmentation des créances car il y a des clients qui paient leurs factures aussitôt reçue, d’autres attendent pour une raison ou une autre et une partie profite aussi du fait qu’ils ont reçu l’information qu’il n’y aura pas de coupures, donc ils laissent les factures s’accumuler, pour une raison ou une autre ».
Mais, à côté de cela, la Sonelgaz a lancé un plan de communication pour dire que : « même si nous avons arrêté de couper, nous n’avons pas arrêté le recouvrement ». Il fallait donc à ce groupe de faire en sorte de réduire l’impact de cette décision pour pouvoir justement continuer à fournir l’énergie mais : « même si c’était à refaire, nous n’hésiterons pas car il est impensable de couper l’énergie à des clients impactés durement par la pandémie, confinés chez eux et dont beaucoup se retrouvent sans revenus », estime le PDG. Mais il faut quand même que les clients paient leurs redevances afin de maintenir la pérennité de l’entreprise qui doit faire face à des charges multiples, nécessaires à sa survie même. « Nous nous attendions donc à ce manque de rentrées financières mais nous avons prévu des palliatifs, d’autant plus que nous savions que pouvions rattraper cela par la suite », précise encore notre interlocuteur.
Un plan de rattrapage a même été mis au point, à commencer par la sensibilisation de nos clients. Maintenant que les activités ont repris dans leur majorité, nous allons réinstaurer les coupures pour ceux qui ne paient pas, que ce soit pour les industriels, le secteur tertiaire ou même le domestique.
Pour rappel, les créances détenues par le groupe Sonelgaz ont atteint plus 170 milliards de dinars, alors qu’elles n’étaient ‘que’ d’environ 60 milliards avant la pandémie. « Malgré cela, nous avons instruit nos collaborateurs afin que les créances soient rééchelonnées, si le client en fait la demande, surtout pour la classe domestique », a expliqué M. Boulakhras qui continue en précisant : « encore une fois nous nous attendions à cette situation difficile sur le plan trésorerie. Nous avons géré la crise d’une manière particulière nécessitée par la crise que nous traversons toujours d’ailleurs, en ramenant nos dépenses au strict nécessaire, nous nous sommes reconcentrés sur des actions précises et nous avons différé tout ce que nous pouvions différer ».
Tahar Mansour