Deux millions. C’est le nombre approximatif d’enfants forcés de quitter leur domicile depuis le début des affrontements au Soudan, il y a quatre mois.
Selon son nouveau rapport, l’Unicef compte « 700 enfants nouvellement déplacés chaque heure », estimant que « 1,7 million d’enfants se déplacent à l’intérieur du Soudan et que plus de 470 000 autres ont traversé les frontières des pays voisins ».
Le Soudan fait face depuis quatre mois à une guerre civile qui a causé pas moins de 3 900 morts et plus de 4 millions de déplacés. Les principales victimes sont les enfants mal nourris et mal soignés.
Depuis le 15 avril 2023, des affrontements ont éclaté entre deux factions militaires rivales, dirigées par les deux hommes à l’origine du putsch d’octobre 2021, qui a écarté les civils auteurs de la révolution ayant emporté le régime d’Omar El Béchir en avril 2019.
Il s’agit d’une part du général Abdel Fattah Al-Burhan, au pouvoir après le putsch et pilotant les Forces armées soudanaises (SAF), et d’autre part le général Mohamed Hamdane Daglo -dit Hemeti- et dirigeant les Forces de soutien rapide (RSF). S’affrontant depuis le mois d’avril, les deux généraux ont plongé le pays dans le chaos, mettant en péril la survie des enfants soudanais.
Jusqu’à présent, c’est la capitale, qui a été la plus fortement touchée, mais le conflit tend à s’étendre vers d’autres territoires, notamment à l’ouest du pays dans les régions du Darfour et du Kordofan.
Les tirs d’armes automatiques et les bombardements ne sont néanmoins pas le seul facteur mettant en danger la vie des enfants.
L’insécurité alimentaire grandissante et la crise sanitaire constituent également un danger considérable pour leur bien-être et leur santé. Dans un pays où, avant la guerre, un habitant sur trois souffrait de la faim, près de 700 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère (MAS).
R.I.