Soudan : La population civile en danger
La situation sécuritaire et humanitaire au Soudan est inquiétante. La presse locale rapporte que la population civile, dans la zone des affrontements, n’a ni eau ni électricité, depuis quatre jours.
« Personne ne semble se soucier du sort de ces pauvres citoyens », a indiqué à la presse Othman Hassen gouverneur de la banlieue de Khartoum à une chaine de télévision. Malgré de nombreuses annonces de cessez-le-feu, les deux camps continuent de se livrer à des batailles violences dans la capitale soudanaise et dans la ville de Bahri.
Des bandes pillent les banques et les commerces. A Khartoum, les pénuries sont devenues courantes. Si l’on retrouve des produits de consommation ces derniers sont vendus au triple de leur prix initial.
Cette situation accentue la fuite des soudanais vers les pays voisins. Selon des statistiques récentes, sur les 56000 réfugiés en Egypte 52 500 sont des soudanais selon Omar Mohamed de Human Rights Watch Soudan.
L’Union soudanaise des docteurs a dénoncé le pillage et l’occupation d’une importante maternité à Oum Dorman par des militaires. Au total, 17 hôpitaux ont été détruits et 60 des 86 sont hors services depuis que les hostilités ont commencé entre les FSR et l’armée régulière.
Pour rappel, les deux généraux ennemis ont partagé le pouvoir lors du putsh 2021 dans le cadre d’une transition vers des élections libres pour un gouvernement civil.. Près de 100.000 personnes ont fui le Soudan vers des pays frontaliers, selon les Nations unies.
Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a appelé vendredi les gouvernements de ces pays à accepter ces civils sur leur territoire.
En tout état de cause l’entêtement de deux généraux a plongé le pays dans une situation dramatique insoutenable, accentuée par un besoin en eau, en électricité, en essence paralysant le transport et la communication, a déclaré Raoul Mazou « Haut-commissaire» assistant chargé des opérations du UNHCR.
Taha Boudj