Syrie: Bachar Al Assad entend prolonger son règne
Les Syriens sont appelés aux urnes pour choisir leur président, ce mercredi. Candidat à sa réélection, l’actuel chef d’État affrontera deux prétendants déclarés pour la forme. Il affiche l’ambition de reconstruire un pays en ruine.
L’élection présidentielle a lieu ce mercredi, tandis que les Syriens de l’étranger étaient appelés à voter le 20 mai. C’est le second scrutin depuis le déchirement du pays. En 2014, l’inamovible président avait été reconduit avec 88 % des suffrages.
Il en sera fort probablement de même cette fois, face à deux candidats déclarés pour la forme. Les portraits de l’ex-ministre Abdullah Al Salloum et de Mahmoud Mareï, membre d’une opposition consensuelle, sont discrètement exposés à l’ombre de la tête d’affiche.
Aucun risque de se tromper. Les opposants en exil sont exclus de la compétition par une loi fixant le critère de dix années de présence continue au pays avant le scrutin. Un obstacle taillé sur mesure.
Les Kurdes du Nord-Est, quant à eux, tournent le dos aux urnes, les derniers djihadistes d’Idleb (Nord-Ouest) sont bien entendu hors circuit. Bachar Al Assad va donc sûrement rempiler pour sept ans. Il doit cette longévité aux commandes d’un champ de bataille à ses alliés, Russes, Iraniens, et au Hezbollah libanais.
Ils lui ont permis la reconquête des deux tiers du territoire. Bilan de cette interminable guerre civile : plus de 388 000 morts et des millions d’exilés. Mais où peut donc aller la Syrie sous le règne prolongé du clan Assad ?
Le président affiche l’ambition de la reconstruction. « L’espoir par le travail » fut le slogan de sa campagne. Les images filmées pour ce faire alternaient des scènes d’explosion, de terreur et de fuite d’habitants, avec des épisodes de labeur dans un environnement apaisé, une école, un champ, une usine…
« La campagne de Bachar met l’emphase sur son rôle d’homme qui a gagné la guerre, qui a de grandes idées pour la reconstruction, le seul capable d’instaurer l’ordre après le chaos », explique Nicholas Heras, expert du Newlines Institute à Washington, cité par l’AFP.
A.O