Tarik Bouslama, P-DG du Groupe IMETAL
Une nouvelle conception de management
« Oublie les conséquences de l’échec. L’échec est un passage transitoire qui te prépare pour ton prochain succès. Rappelez-vous que le chemin du succès est toujours en construction » Denis Waitley – Seeds of Greatness.
Le nouvel homme fort du groupe public Industries métallurgiques et sidérurgiques (Imetal) de vingt entreprises auxquelles sont rattachées 36 unités opérationnelles de production, de construction et de services implantées à travers le territoire national, de dix-huit filiales où le groupe est directement actionnaire et de dix-neuf participations à travers les EPE affiliées au groupe, pourrait passer pour Monsieur-Tout-le-Monde. Reste que beaucoup d’entreprises rêveraient de débaucher le Président-directeur général Tarik Bouslama, beaucoup de collaborateurs de l’avoir comme patron et beaucoup d’envieux de l’imiter.
Une nomination approuvée par l’ensembles des travailleurs du groupe tant sa compétence n’est plus à prouver. Un trait fort du caractère de Tarik Bouslama ne trompe pas. Installé le 13 septembre 2018 par promotion interne à la suite d’une décision prise à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire (AGEX) tenue au ministère de l’Industrie et des Mines – il était auparavant directeur général adjoint du groupe Imetal créé le 23 février 2015, à la suite d’une fusion-absorption des groupes et entreprises publiques des ex-SGP Transolb Spa (pour la production et transformation sidérurgique) et Construmet Spa (pour la construction métallique).
Le nouveau président-directeur général sait ce qu’il veut. Sa philosophie est simple. « A Imetal on ne viendra jamais justifier un échec mais expliquer une réussite », nous dit celui qui s’inspire de Denis Waitley – qui affirmait dans Seeds of Greatness : « Oublie les conséquences de l’échec. L’échec est un passage transitoire qui te prépare pour ton prochain succès. Rappelez-vous que le chemin du succès est toujours en construction » – pour astreindre ses collaborateurs à l’obligation de résultat pas à l’obligation des moyens. Alors gare aux cadres et conseils de tout poil venant lui apprendre à « enfoncer des portes ouvertes ». Quant aux normes dont certains font des gorges chaudes, il assure qu’en matière de qualité le plus important est de toujours les dépasser. Même si, dirons-nous, la réussite est aussi difficile à gérer que l’échec. N’allez pas pour autant croire que cet homme de 53 ans révolu est un personnage austère, doublé d’un rigoriste pur jus. Tout au contraire, même s’il est un champion de la résilience, son management se veut humaniste, soit directif, participatif ou paternaliste selon les circonstances. « Une entreprise doit avoir la capacité de faire bien vivre les personnels qu’elle emploie, d’un point de vue financier comme en épanouissement personnel », indique Tarik Bouslama tout en ajoutant que « pour conduire une équipe, il faut lui insuffler une dynamique positive. J’essaye de créer des liens de fraternité et de convivialité entre les cadres de mon équipe. Je suis à l’écoute de tout le monde et j’apprends de tout le monde ». Annabi d’origine, sa légère pointe d’accent ne trompant pas, Tarik Bouslama est diplômé en 1991 de l’Ecole nationale d’administration (Section : économie et finances; Option: audit et contrôle de gestion.) et cela après avoir fait une année en Sciences exactes à l’Université Badji Mokhtar d’Annaba. Élève plutôt brillant, il sort de ce cursus avec de nombreuses opportunités professionnelles et joue d’entrée les cadors. Embauché en tant que chef de service audit et contrôle de gestion par l’Orelait-Est en 1991, il en deviendra directeur général en 1997 après avoir assumé le poste de chef de département central finances et comptabilité (1993), de directeur central finance et comptabilité (1995) et divers intérim (commercial, approvisionnement, …). Le jeune énarque, pétri de certitudes théoriques, se retrouve à diriger une unité de production. « J’ai été bien vite ramené à la réalité, appris mon métier et fait en sorte que je n’oublie jamais une valeur fondamentale : l’humilité », révèle-t-il.
Un parcours prolifique
Son passage à l’Orelait-Est lui a permis de développer une vision transversale du monde économique, de l’angle de vue du dirigeant. Ce qui lui ouvre les portes des entreprises Alrim (2003-2011) en tant que directeur général, et du groupe GICA en tant que directeur général-adjoint (2012) où il est sollicité pour le poste directeur général de la SGP-Transolb (2012-2015). A la création du Groupe Imetal, Tarik Bouslama devient cadre dirigeant. Ses qualités et son sens de l’organisation le propulsent à la plus haute marche du groupe en devenant d’abord directeur général adjoint puis président-directeur général du groupe. Ce qui lui permet de prendre de la hauteur par rapport à la gestion opérationnelle et de développer des compétences managériales sur des aspects tels que gouvernance, management proactif … « Notre stratégie consiste notamment à garder le leadership sur les marchés que nous ciblons et à mériter chaque jour la confiance de nos clients par notre qualité de services », souligne-t-il. Se définissant comme un « manager plus collaboratif que dirigiste », Tarik Bouslama demeure un leader qui aime conduire de nouvelles expériences, ne pas rester dans des sentiers battus tout en gardant les pieds sur terre. Son idéal de management ? Une conjugaison du modèle inhérent aux grands groupes internationaux (capables de suivre une stratégie à long et moyen termes) et de la vision start-up (partir d’une petite idée pour construire quelque chose de grand). Un management moderne doit s’appuyer sur ce genre d’outil qui offre une check-list de bonnes pratiques qui hissent l’entreprise vers la performance et l’amélioration continue. À 53 ans, ce père de famille, bourré de diplômes – il est diplômé en audit et contrôle de gestion de l’École nationale d’administration (ENA) d’Alger (1991), diplômé en gestion opérationnelle – Gestion d’entreprise en Égypte (2007), et diplômé en gestion du développement des compétences en France (2013) – peut justifier d’un parcours professionnel impressionnant dans la gestion d’entreprise. Une carrière sanctionnée par diverses distinctions le 1er Prix algérien de la qualité version (2007) avant d’être désigné président du jury en 2010 et le Golden Award for Business Excellence. Chez lui un problème équivaut toujours à une solution au risque d’être qualifié de « couteau suisse de par sa multifonctionnalité». Féru de football – n’est-il pas le fils d’un ancien dirigeant, qui lui a inculqué les valeurs du fair-play et de la compétitivité et auquel il a toujours tenu à rendre hommage, de l’époque où Hamra Annaba avait remporté sa première coupe d’Algérie de football en 1972 aux dépens de l’USM Alger – de Formule 1, porté sur le malouf et le chaabi, le président-directeur général du Groupe Imetal aime également se détendre par la lecture de livres d’histoire.
La Patrie News