Tensions entre l’Inde et le Pakistan : Menace d’une guerre totale
La tension est à son extrême entre l’Inde et le Pakistan. Le Premier ministre pakistanais a martelé ce samedi que son pays était « prêt » à « protéger chaque centimètre carré » de son sol, après un deuxième échange de tirs au Cachemire avec le voisin indien qui l’accuse d’une récente attaque meurtrière. S’exprimant en anglais, fait inhabituel, lors d’une cérémonie militaire, Shehbaz Sharif a répété qu’accuser son pays d’être lié à la mort de 26 civils mardi dans les contreforts de l’Himalaya au Cachemire disputé, était « infondé ». Le chef du gouvernement de la République islamique a même réclamé une « enquête neutre » sur cette attaque dont son voisin indien l’accuse. L’Inde, elle, mène toujours une chasse à l’homme au Cachemire, assurant notamment rechercher deux tireurs pakistanais. Alors que tous les regards sont tournés vers la ligne de contrôle (LoC), la frontière de facto au Cachemire, forces indiennes et pakistanaises ont de nouveau échangé des tirs, pour la deuxième journée consécutive, a rapporté l’armée indienne. Elle assure que des tirs d’armes légères « non provoqués » sont venus de « nombreux » postes de l’armée pakistanaise, qui, elle, ne commente pas l’événement. Tôt vendredi, les deux puissances nucléaires, qui se sont livrées trois guerres depuis leur partition dans la douleur en 1947, avaient déjà brièvement échangé des tirs. L’Arabie saoudite, allié traditionnel du Pakistan et où le Premier ministre indien Narendra Modi se trouvait au moment de l’attaque mardi, assure vouloir enrayer la spirale du conflit. Ryad « mène des démarches pour éviter une escalade » et « que la situation échappe à tout contrôle », a indiqué un haut responsable saoudien. Au Cachemire, après que Nerandra Modi a promis que son pays traquerait les tireurs de mardi « jusqu’au bout de la terre », la police indienne a diffusé les portraits-robots de deux ressortissants pakistanais, les présentant comme membres du groupe Lashkar-e-Taiba (LeT), basé au Pakistan. Et l’armée indienne a détruit vendredi à l’explosif deux maisons présentées comme appartenant aux familles des auteurs de l’attaque. Mercredi, le ministre indien de la Défense Rajnath Singh avait menacé de représailles « ceux qui ont organisé ça en cachette », visant implicitement le Pakistan. Le ministre pakistanais de la Défense a rétorqué vendredi sur la chaîne Sky News. « Nous répliquerons, nous ajusterons notre réponse en fonction de ce que fera l’Inde […] il est possible qu’une guerre totale éclate et cela aura des répercussions graves », a menacé Khawaja Asif.
R.I.