Territoires sahraouis occupés : Soltana Kheya victime d’une tentative d’assassinat!
La militante sahraouie Sultana Khaya a été victime, vendredi soir, d’une tentative de liquidation physique par «une substance dangereuse» jetée sur elle par «des baltaguia» de l’Etat d’occupation marocaine, exhortant tous les Hommes épris de liberté dans le Monde à agir en urgence pour la protection des civils sahraouis sans défense contre «la répression systématique» du régime du Makhzen.
Depuis sa résidence surveillée dans la ville occupée de Boujdour, Mme Sultana Khaya a précisé à l’APS dans un appel téléphonique que «des baltaguia cagoulés des forces d’occupation marocaine ont attaqué son domicile, en lui jetant une substance dangereuse, qui pourrait être un mélange de brai et d’acide».
Relatant dans une vidéo les détails de «l’attaque brutale» dont elle a fait l’objet, la militante des droits de l’homme affirme que «l’Etat d’occupation marocaine cherche à l’éliminer physiquement ainsi que sa sœur», rappelant «les tentatives de l’occupant marocain de l’éborgner».
Elle a fait savoir, en outre, que la substance que lui ont jeté «les baltaguia du régime marocain» lui a causé une thrombose de l’œil gauche», rappelant qu’elle avait «déjà du mal à voir avec cet œil en raison d’une précédente attaque par des éléments du Makhzen lors d’une manifestation estudiantine contre l’occupation marocaine».
Affirmant que sa vie et celle de sa famille est en danger, elle dénonce également «la torture psychologique et la répression barbare», appelant tous les Hommes épris de liberté dans le Monde à agir en urgence pour protéger les civils sahraouis de «la répression menée par les forces de l’occupation marocaine»
De son côté, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé vendredi « la surveillance lourde et quasi-constante» imposée par les forces de sécurité marocaines à la militante sahraouie, Sultana Khaya, depuis plus de trois mois.
« Sans fournir aucune justification, lesdites forces ont empêché plusieurs personnes, dont des parents de l’activiste, de lui rendre visite», s’indigne l’ONG, basée à Washington, dans un communiqué.
«La surveillance de cette activiste, Sultana Khaya, et les violations de son droit à se réunir librement avec autrui dans son domicile de Boujdour, au Sahara occidental, sont emblématiques de l’intolérance du gouvernement marocain vis-à-vis des appels à l’autodétermination qui contrecarrent la revendication de ce territoire par le royaume», souligne HRW.
Et rappelle que « Khaya est connue localement pour son opposition véhémente au contrôle du Maroc sur le Sahara occidental». «Les autorités marocaines goûtent sans doute peu les opinions indépendantistes de Sultana Khaya, ainsi que sa manière fougueuse de les afficher «, a déclaré Eric Goldstein, directeur Moyen-Orient et Afrique du Nord par intérim à Human Rights Watch.
«Il n’en reste pas moins que s’exprimer pacifiquement est son droit, et que rien ne justifie de barrer l’entrée de son domicile sans fondement légal», relève Goldstein, cité dans le communiqué.
Et d’ajouter: «la surveillance policière musclée de la maison de Sultana Khaya l’illustre bien : le Maroc est déterminé à mettre sous pression, y compris psychologiquement, tout opposant à la souveraineté qu’il revendique sur le Sahara occidental».
L’ONG indique que la militante sahraouie est revenue au domicile familial à Boujdour le 19 novembre 2020, après un voyage en Espagne. Alors qu’«elle était absente ce soir-là, des membres des forces de sécurité marocaines ont effectué une descente chez elle. Pendant le raid, ils ont frappé sa mère de 84 ans à la tête. Depuis ce jour, les forces de l’ordre n’ont plus quitté les alentours de son domicile.
HRW a consulté plusieurs vidéos, filmées à diverses dates depuis le 19 novembre, montrant des membres des forces de sécurité devant le domicile de Khaya, tandis qu’elle scande des slogans pro-indépendance depuis une fenêtre de sa maison.
Depuis le 19 novembre, Khaya a quitté son domicile moins d’une dizaine de fois, marchant sur quelques mètres tout en filmant les membres des forces de sécurité à l’aide de son téléphone. Khaya ne s’est aventurée plus loin qu’une seule fois depuis le 19 novembre, a-t-elle déclaré à l’ONG.
Un jour vers fin décembre, elle dit s’être éloignée environ 150 mètres de sa porte d’entrée, jusqu’à ce que des membres des forces de l’ordre se regroupent près d’elle, se sentant menacée elle est retournée à la maison.
Le 13 février, alors qu’elle filmait la police d’une fenêtre ouverte, Khaya a été frappée au visage par une pierre que, selon elle, un membre des forces de sécurité avait lancée depuis la rue.
A.O