Tizi Ouzou, à J-2 du référendum : « Moi j’irai voter …»
Si l’attention médiatique se focalise sur la crise sanitaire et l’inquiétante recrudescence des cas de contaminations, il s’en trouve dans les cafés, les lieux publics et les chaumières des discussions, à bâton rompus sur le devenir de l’Algérie, une fois les lampions éteints sur le référendum de ce dimanche 1er Novembre.
Rencontre à Tizi-Ouzou avec des habitants convaincus que rien ne sera plus jamais comme avant. Ils sont étudiants, commerçants ou fonctionnaires, philosophes en herbe ou tout simplement simples citoyens, pour eux, le référendum pour la révision de la Constitution est l’occasion inespérée de remettre le compteur à zéro pour bâtir une nouvelle Algérie, digne et prospère.
Hamid, la quarantaine bien entamée, entouré de ses amis autour d’une vieille table en formica est persuadé que le président Tebboune est l’homme qui fera bouger les choses.
Insistant sur les promesses de redonner la parole au peuple. « Parce que c’est le peuple qui doit être la source de tout pouvoir », a-t-il lancé devant l’approbation de ses amis, tous attentifs et partageant sentencieusement les paroles de Hamid.
« Il a, durant sa campagne électorale, promis que sa première visite il la réserve à la Kabylie, a souligné Lyes qui semblait enthousiaste de voir le Président Tebboune effectuer sa première visite à Tizi-Ouzou.
Une promesse qui n’est pas passée inaperçue dans cette région du pays et qui attend qu’elle se concrétise. Mouloud, un jeune au tempérament frondeur préfère lui cette sentence qui a fait s’esclaffer l’assistance en lançant : « De toutes façons avec cette nouvelle constitution, ça ne peut pas être pire qu’avant ».
Avec des arguments qui donnent envie de l’écouter, il avance que, selon lui, toutes les constitutions qu’a connues le pays ont été taillées sur mesure par le président en poste pour s’accaparer le pouvoir et garder le fauteuil le plus longtemps possible ». Un argumentaire qui semble avoir convaincu les présents et invité les voisins de la table à s’y intéresser.
A la question de savoir si la participation sera massive ce dimanche, le même Mouloud, l’air sûr de lui, avance l’idée que « ce référendum intéresse beaucoup de monde ici ». Et d’aller avec conviction étayer le pourquoi de la présence massive à cette échéance électorale : «Hormis les plus de 60 ans qui se font un devoir d’aller voter ce jour-là, les jeunes ont été convaincus par les discours de campagne et les interventions des officiels que le président Tebboune est sincère en décidant de relayer les aspirations populaires et de les traduire dans la nouvelle mouture de la nouvelle constitution.
« En tout cas moi j’irai voter dimanche et dire oui ». Non seulement parce que j’y crois en cette promesse du président de redonner la dignité au citoyen, d’en finir avec la justice du téléphone, de rendre au citoyen algérien sa fierté qu’on ne voit que dans les stades de football quand l’équipe nationale évolue mais aussi par devoir patriotique et pour honorer la mémoire de mon père mort chahid le 28 février 1958 dans une embuscade tendue par l’armée française .Le poids des mots et la ferveur du moment ont laissé place à un lourd silence…