Transition vers les énergies renouvelables : C’est « une nécessité », affirme Samia Moualfi
L’attachement de l’Algérie pour le développement des projets pour la production de l’hydrogène vert, a été réaffirmé ce samedi, par la ministre de l’Environnement et des énergies renouvelables, Mme Samia Moualfi.
« La transition vers les énergies renouvelables est une nécessité » a en effet déclaré Mme Moualfi, à l’occasion de la 27e édition de la journée de l’énergie, organisée à l’hôtel Aurassi d’Alger.
Pour la ministre, les énergies renouvelables constitueront dans un avenir proche un véritable moteur pour le développement durable, en plus des aspects liés à la protection de l’environnement.
Mme Samia Moualfi a dans ce sens rappelé que l’Algérie s’employait à accélérer la cadence de la transition énergétique notamment à travers la multiplication des projets des stations solaires et de l’hydrogène vert pour garantir la sécurité énergétique du pays.
La ministre a réaffirmé, par la même, les engagements de l’Algérie à lutter contre le changement climatique et à jouer un rôle actif dans ce domaine, notamment à travers son plan national sur le climat 2020-2030, qui constitue, selon Mme Moualfi, « un outil pratique de mise en œuvre de la politique nationale décennale sur la lutte contre les changements climatiques et le développement de l’économie verte ».
L’Algérie entend avancer résolument vers la concrétisation d’une transition énergétique progressive
Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab a affirmé, de son coté que la politique énergétique de l’Algérie entendait avancer « résolument » vers la concrétisation d’une transition énergétique progressive et responsable, à travers l’adoption d’un mix énergétique qui préserve les ressources naturelles pour les générations futures.
Lors de son allocution à l’ouverture de la 27ème Journée de l’énergie, organisée par l’Ecole nationale polytechnique d’Alger, sous le thème: « Changement climatique, sobriété et hydrogène vert », en présence de membres du gouvernement, de parlementaires et d’universitaires, le ministre a indiqué que « la politique énergétique de l’Algérie visait à avancer résolument vers la réalisation d’une transition énergétique progressive et responsable ».
Cela passe par « l’adoption d’un mix énergétique diversifié prenant en considération toutes les énergies disponibles, les moins coûteuses et les plus propres tout en bénéficiant des acquis de l’amélioration de la capacité énergétique et en œuvrant à la maîtrise de la consommation de l’énergie pour préserver les ressources naturelles aux générations futures », a-t-il expliqué.
A ce titre, M. Arkab a rappelé que l’Algérie a œuvré, depuis les années 1980, à travers la société Sonelgaz à l’intégration des énergies renouvelables, et ce en approvisionnant 20 villages en énergie solaire dans le Sud, avec la création de 22 centrales photovoltaïques d’une puissance globale de 344 MWc et le lancement de projets hybrides avec un programme de 50 MWc.
Dans ce cadre, le ministre a rappelé l’entrée en service des premières centrales photovoltaïques, en 2021 et 2022, ajoutant que le reste des centrales sera mis en service au cours de l’année 2023.
Pour ce faire, la société Sonelgaz œuvre à la réalisation de tous les programmes, d’une puissance globale estimée à 15.000 MWc, avec une cadence accélérée, à travers plus de 40 wilayas du territoire national, « avant la fin de la décennie actuelle ».
Dans le cadre du développement de l’utilisation des véhicules électriques en Algérie, le ministre a indiqué que Sonelgaz réalisera des projets expérimentaux, en vue de mettre en place 1.000 bornes de recharge pour véhicules électriques.
Mohamed Arkab a, en outre, affirmé que son secteur œuvre à la consolidation de l’efficacité et de la sobriété énergétiques, tout en préservant les ressources, à travers un programme multisectoriel qui vise à intégrer les mesures de l’efficacité énergétique dans les secteurs de la construction, des transports et de l’industrie et en encourageant une industrie locale en vue de la fabrication de lampes LED, des chauffe-bains fonctionnant à l’énergie solaire et des isolants thermiques.
Le développement du secteur de l’hydrogène figure parmi les objectifs de l’Algérie, indique M. Arkab qui relève l’adoption par le gouvernement, l’année dernière, d’une feuille de route pour développer cette nouvelle filière énergétique, « à même de permettre à l’Algérie d’être un acteur régional en la matière et d’ériger l’hydrogène en un facteur stratégique de transition, permettant ainsi au pays de « respecter ses engagements en faveur du climat et son programme de transition énergétique ».
Dans le domaine du torchage du gaz, M. Arkab a rappelé « l’adhésion de Sonatrach à l’initiative mondiale +Zero Routine Flaring by 2030+ ».
De même, Sonatrach œuvre avec l’Agence spatiale algérienne (ASAL) et en collaboration avec la Banque mondiale (BM), à la réalisation d’une recherche scientifique et technologique, en vue de mesurer et limiter définitivement les émissions du gaz de méthane.
Le fort potentiel de l’Algérie
Le développement de l’hydrogène vert est considéré comme une « priorité pour l’Algérie qui regorge de capacités considérables qui lui permettent de jouer un rôle actif en la matière aux plans régional et international ».
Grâce à son potentiel considérable en énergie solaire, ses importantes ressources en gaz naturel et les infrastructures de distribution associées, « l’Algérie est bien placée pour produire l’hydrogène vert et éventuellement bleu (à partir du gaz naturel avec capture et stockage de carbone) à des couts très compétitifs », s’accordent à dire les spécialistes.
L’Algérie dispose également d’un vaste réseau d’universités et de centres de recherche, d’un large réseau électrique, des infrastructures de stockage, distribution et transport, des infrastructures nationales et internationales pour le transport du gaz naturel, d’une situation géographique favorable grâce à sa proximité des marchés potentiels, outre l’existence d’un tissu industriel pour la production de l’hydrogène et de l’ammoniac.
Plusieurs études ont d’ailleurs été réalisées par le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) et par d’autres organismes nationaux et internationaux montraient clairement les atouts « très intéressants » sur lesquels l’Algérie peut s’appuyer sur la transition vers l’hydrogène, notamment vert, comme vecteur d’énergie propre.
Il s’agit en premier lieu de son énorme potentiel en énergie solaire, associé à une étendue territoriale, qui rendent l’exploitation de l’hydrogène à grande échelle « profitable à plus d’un titre ».
Y.Y
Y.Y