Transport guidé en Algérie : de nombreux projets en chantier
Le transport en commun en Algérie, comme partout dans le monde, est de plus en plus préconisé, notamment pour faire face aux énormes embouteillages dus au nombre trop important de véhicules en circulation, surtout dans les grandes villes, ce qui engendre de grandes pertes en temps et en argent à l’économie nationale.
« Nous accordons un intérêt particulier aux transports en commun car c’est la solution idoine pour régler une bonne partie des problèmes de circulation dans les grandes villes », nous a confié le ministre des transports, Aïssa Bekkai, au cours de l’interview qu’il a accordée à La Patrie News.
Le transport en commun constitué par le transport guidé (métro, tramway, téléphériques, train) est, de loin, le moyen le plus répandu et le plus apte à régler le problème du transport d’un grand nombre de personnes en ville, évitant l’utilisation des véhicules personnels et, de là, les embouteillages inextricables et les retards qui sont engendrés dans le déplacement des personnes.
L’Algérie n’est pas en reste et a pris, assez tôt, le taureau par les cornes et s’est dotée de moyens de transport en commun guidés dans nombre de grandes villes, principalement au niveau de la capitale et de sa banlieue.
Ainsi, si le métro n’existe pour le moment qu’au niveau de la ville d’Alger, le tramway, le téléphérique et le train circulent à travers bon nombre de villes algériennes, rendant de grands services aux citoyens qui se déplacent plus aisément pour leur travail, leurs affaires ou leurs emplettes.
Métro d’Alger :
A ce jour, le métro d’Alger se décline sur un linéaire de 18,8 km, entre la place des martyrs à Alger, Ain Naadja et le centre-ville d’El Harrach.
Mis en service en 2011, le métro d’Alger a transporté, jusqu’à maintenant, 166 millions de voyageurs.
L’exploitation du Métro d’Alger était du ressort de la Ratp El Djazair, filiale de l’entreprise française Ratp Dev et ce, depuis son lancement jusqu’au 31 octobre 2020, quand une entreprise algérienne a été chargée de sa gestion.
Mais l’Etat ne compte pas en rester là et plusieurs extensions du Métro d’Alger sont soit en cours de réalisation soit sur le point d’être lancés. Il s’agit des extensions :
El Harrach-Aéroport international d’Alger :
Sur un linéaire de 9.5 km et 9 stations, cette ligne desservira des quartiers denses en population, le pôle universitaire d›El Harrach, le Centre des Affaires de Bab Ezzouar et l’université Houari Boumediene. Elle reliera le Tramway au carrefour de l’université Houari Boumediène et constituera une multi-modalité au niveau de cette station.
Ain Naâdja-entrée de Baraki :
Sur un linéaire 4 Km comprenant 4 stations, cette extension permettra d’accéder au centre de Baraki et assurera une connexion avec le train au niveau de la gare ferroviaire de Gué de Constantine.
Place des Martyrs-Bab el Oued-Chevalley (8 km et 8 stations) et Chevalley-Dely Brahim-Cheraga-Ouled Fayet-El Achour-Draria (14 km et 14 stations): les études pour ces tronçons sont déjà terminées et le ministère des transports n’attend que le déblocage de l’enveloppe nécessaire pour entamer les travaux qui devaient durer 96 mois selon les premières estimations mais qui pourraient être ramenés à beaucoup après l’acquisition de l’entreprise réalisatrice d’une machine à tunnel qui permet d’avancer bien plus rapidement.
Tramways :
A travers l’ensemble du territoire national, l’Algérie dispose de six lignes de tramways en cours d’exploitation au niveau des villes suivantes : Alger, Constantine, Oran, Sidi Bel Abbes, Ouargla et Sétif.
Une septième ligne est en construction à Mostaganem et devrait être mise en exploitation au courant de l’année en cours, annonce le ministre des transports.
Le réseau global des tramways en exploitation est de 95,2 kms comprenant 120 stations, le nombre total de voyageurs transportés depuis 2011 est de l’ordre de 306 millions.
L’exploitation de ce mode de transport est effectuée par la société de droit algérien Setram (Joint-Venture entre EMA et RATP-Dev, sous la règle 51/49%).
La gestion et l’exploitation de l’ensemble des lignes de tramways sont assurées par un personnel algérien ayant acquis un savoir-faire et une haute maitrise, à l’exception de quatre expatriés.
Transport par câble :
Huit villes sont dotées de ce mode de transport. Il s’agit d’Alger (04 anciens téléphériques et 02 télécabines), Blida, Constantine, Annaba, Tlemcen, Skikda, Oran et Tizi-Ouzou.
L’Entreprise de Transport algérien par Câbles (ETAC), société de droit algérien détenue par le Groupe Transtev 41% ; EMA 10% et POMA 49%, a été chargée de l’exploitation de ces moyens.
L’entreprise emploie pour ce faire 655 agents, dont 6 expatriés.
D’autres projets en cours d’études devraient être lancés à l’avenir.
Train :
L’Etat algérien s’est lancé, depuis plusieurs années, dans la réalisation d’un maillage ferroviaire qui englobe l’ensemble du territoire national, d’est en ouest et du nord au sud.
Avec moins de 2000 km il y a seulement quelques années, avec des voies ferrées situées uniquement au Nord, l’Algérie est arrivée aujourd’hui à plus de 6000 km, arrivant jusqu’à Tlemcen et assurant des liaisons de la plus haute importance grâce à la rocade des Hauts-Plateaux qui permettra de désenclaver des centaines de zones et de leur ouvrir de nouveaux horizons, tant pour le transport de voyageurs que pour celui des marchandises.
Des études ont été lancées et d’autres devraient l’être à l’avenir, reliant le Grand Sud qui recèle de grandes potentialités agricoles en plus des hydrocarbures et qui devraient bénéficier de ce moyen de transport pour acheminer plus facilement et plus rapidement leurs productions, engageant par là une baisse de leurs prix sur les marchés du nord et une meilleure disponibilité.
Ainsi, la dynamique des transports en Algérie connait une nouvelle dimension au cours de ces deux dernières années, notamment avec la mise en place d’un plan de relance préparé par le ministre des transports, Aissa Bekkai.
Le transport guidé qui en constitue un segment très important notamment dans les grands centres urbains, est assuré d’une meilleure prise en charge et d’un redéploiement qui bénéficiera en premier lieu aux citoyens dans leurs déplacements intra-urbains et, par extension à l’économie nationale qui engrangera de grandes économies en temps et en argent.
Tahar Mansour