Travail mémoriel : Macron choisit la voie des nostalgiques du « paradis perdu »
Toute la bonne volonté du président français a fondu comme neige au soleil quand, à partir d’Alger, il avait qualifié de « crime contre l’humanité » la colonisation française dans notre pays.
S’il avait fait cela, lors même qu’il n’était que candidat à la présidence française, force est de relever que la pesanteur éprouvante de la realpolitik a fini par le rattraper à grands pas dans l’accomplissement de son premier mandat élyséen.
Un mandat sans relief et sans panache qui, si besoin en était encore, trahit toute la médiocrité qui a fini par étouffer la classe politique française. La meilleure preuve de ce désolant constat est qu’un individu comme Erik Zemmour y a droit au chapitre plus que jamais, ce qui n’est franchement pas peu dire.
Macron, avec ses déclarations d’intention, a fini par décevoir tous les espoirs concernant la reconnaissance effective et historique du passé criminel de la France. Il a même fini par dépasser toutes les limites de la décence en s’en prenant avec une rare virulence à notre pays, remettant même en cause l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française.
Son choix éditorial ou programmatique pour sa future campagne électorale semble en effet définitivement scellé. Ce jeune président, qui prétendait débarrasser le pays de ses vieux démons du passé, serait en passe de devenir un vrai pantin entre les mains des nostalgiques du « paradis perdu ». Il ne s’agit rien moins que des ultras de l’ex-FN. Cette morbide surenchère « algéophobe », et électoraliste surtout, ne semble en effet avoir pas de fin.
A ce propos en effet, le journal Le Monde révèle que les proches de Gisèle Halimi craignent qu’Emmanuel Macron renonce à l’hommage promis aux Invalides.
« La promesse avait été formulée d’un tweet, le 23 août. « Sa “farouche liberté”, elle l’utilisa pour libérer les autres. Par ses combats pour l’égalité, Gisèle Halimi changea et change encore la vie de millions de femmes. En accord avec sa famille, la Nation lui rendra hommage début 2022 aux Invalides », avait écrit ce jour-là Emmanuel Macron sur son compte Twitter», écrit ce journal.
Il finit de jeter le doute ainsi : « L’hommage, prévu à l’origine le 3 septembre 2020, n’avait pu se tenir car le chef de l’Etat s’était rendu au Liban pour soutenir un pays frappé par l’explosion sur le port de Beyrouth. Son tweet valait réassurance. Mais depuis, le silence pèse à nouveau. Avec en toile de fond une concurrence mémorielle liée à la guerre d’Algérie. L’avocat Jean-Yves Halimi, l’aîné des trois garçons de Gisèle Halimi, confie au Monde son « inquiétude».
Aucune date de cérémonie ne lui a été communiquée par l’Elysée. Pire, la présidence de la République ne répond même plus à ses messages ; pas plus le conseiller « mémoire » d’Emmanuel Macron, Bruno Roger-Petit, que son directeur du cabinet, Patrick Strzoda.
Deux hommes avec qui il échangeait pourtant depuis un an et demi ». (…)L’avocat William Bourdon, qui envisage de lancer, avec son confrère Jean-Pierre Mignard, un comité de soutien à la panthéonisation de Gisèle Halimi, se montre de son côté plus direct. « La situation présente toutes les apparences d’un renoncement non assumé à un engagement public », regrette-t-il ».
Macron, qui se zemmourise à son tour, ne souhaite apparemment pas s’afficher aux côtés des défenseurs du FLN, des droits de la femmes, de l’indépendance des peuples… gisèle Halimi, dont le combat plaide et parle pour elle, n’a pas besoin de la panthéonnisation » forcée de Macron, ou des dirigeants menteurs et hypocrites de la même lignée.
Mohamed Abdoun