Travail mémoriel sur le passé colonial de la France en Algérie : Chikhi noyé dans… ses archives
La brèche ouverte par Emmanuel Macron à partir d’Alger, alors qu’il n’était que candidat à la présidence, avait tôt fait d’être « comblée » par une droite hexagonale qui, sans être au meilleur de sa forme, n’en gardait pas moins pas mal de bagout à faire valoir face un président français en précampagne électorale, et désormais débordé sur les flancs.
Le rapport Stora, un ramassis de lieus communs et de semi-vérités à tout le moins axiomatiques, ne pouvait assurément pas satisfaire la soif de vérité et de justice nourrie par ces dizaines de millions d’Algériens qui ont connu de près « la question », et qui savent mieux que personne que les crimes commis en Algérie sont loin d’être de simples erreurs de l’histoire.
Le président Tebboune, qui tient la dragée haute face à une France en face d’un passé peu glorieux, élargit à merci cette brèche ouverte par l’actuel chef d’Etat français. Pour avoir été le premier à parler de « complexe du colonisé, il a, je pense, permis l’accomplissement de bon nombre de victoires sémantiques, politiques et judiciaires.
L’Algérie, qui a reporté de haute lutte sa victoire contre la France coloniale, ne doit de compte à personne. Tant s’en faut. C’est au contraire la France officielle qui doit en rendre à l’Algérie. Abdelmadjid Chiki, directeur des Archives nationales, se confine pourtant dans un silence à tout le moins préoccupant.
Ses actuels balbutiements, loin de l’amener à délivrer l’ultime estocade, nous ramènent au contraire vers cette époque où d’aucuns en étaient arrivés à se demander s’il ne fallait pas clore piteusement ce dossier litigieux, lors même que le moment se prêtait idéalement à livrer nos plus glorieuses, et nos plus belles batailles mémorielles… il eut été moralement de conclure que monsieur Abdelmadjid Chikhi ne fut à aucun moment l’homme e la situation. Révolu est le temps des hésitations et des exigences à peine formulées.
La poussière des archives peut envahir une pensée vaillante à moins d’y prendre garde. L’Algérie, aujourd’hui, a besoin de guerriers vaillants, intrépides et qui, jamais, n’ont jamais mis genou à terre.
Parlant de ces combattants de la plume, et la justice, il est interdit de ne pas penser à El Korso, qui a mis à nu les terribles massacres du 8 mai 194 pour en dénoncer la bestialité ainsi que le caractère parfois gratuit. Carrément cruel et mesquin.
Me Benbraham, que j’ai eu l’insigne honneur de rencontrer depuis peu, se bat avec acharnement concernant les essais nucléaires réalisés par la France chez nous, en Algérie. La liste reste ouverte, certes.
Mais Chiki n’est pas l’homme de la situation. Le moment est venu de changer de fusil d’épaule. Les hommes du président sont nombreux, et tous plus compétents les uns que les autres.
Mohamed Abdoun