Trois pays arabe votent contre la motion de soutien au Maroc contre le Parlement européen : Salvatrice décantation
La session extraordinaire du parlement arabe, convoquée au Caire ce samedi, et qui ne devait être qu’une simple et ennuyeuse formalité, a fini par partir en vrille. Et pour cause. Cette session extraordinaire, convoquée en urgence sur demande instante de Rabat et de ses alliés des monarchies du Golfe, s’était fixé pour objectif de répondre à la résolution récemment adoptée par le Parlement européen contre l’attitude criminelle et vengeresse du Maroc consistant en l’envahissement de l’enclave espagnole de Ceuta par pas moins de 10.000 migrants clandestins, cela au péril de leur vie. In fine, l’apparente « homogénéité » de la Ligue arabe n’a jamais été qu’une façade et de la poudre aux yeux. En témoignent, par exemple, tous les appels de l’Algérie, demeurés sans réponse, à réformer en profondeur cette guilde anachronique, et sans aucun poids sur les plans diplomatique, politique et géostratégique. Cette fois-ci, le consensus de façade, surfait et contre-productif, a fini par voler en éclat tant la coupe était pleine. Les trois pays à avoir décidé de voter non vis-à-vis de ce ridicule projet de résolution ne sont autres que l’Algérie, la Syrie et le Liban. Sans doute, et à quelques détails près, les raisons de ce vote négatifs sont les mêmes, et bien connues de tous. Il n’est pas normal, et pas question non plus, de se « solidariser » contre un pays arabe et musulman parce que le Maroc est en guerre contre celui-ci, occupe illégalement son territoire et en pille les richesses impunément. Aa RASD, comme son nom l’indique, est la république arabe sahraouie et démocratique qui, très curieusement, n’a jamais bénéficié de la solidarité et du soutien de la Ligue arabe face au joug colonial dont elle est la victime depuis près de quatre décades. Cette ligue, qu’il serait bon de quitter, tant elle fait régulièrement honte à ses Etats membres à travers ses décisions, renoncements et trahisons, a eu l’outrecuidance de chasser la Syrie au moment où elle était prise pour cible par le lobby sioniste à l’origine des printemps arabes. Si cette Ligue ne se réforme pas, n’opte pas pour un fonctionnement plus démocratique et n’en écarte pas l’influence saoudienne dans ses choix stratégiques et prises de décisions, risque de rester le joujou parfait entre les mains de l’entité sioniste qui fait dire et faire à Rabat et à Ryad absolument ce qu’elle veut.
Mohamed Abdoun