Troisième jour du procès : « Je connais de grands secrets d’Etat » confie Said Bouteflika
Le procès de l’ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, s’est poursuivi aujourd’hui par les plaidoiries des collectifs de défense. Les avocats ont relevé que l’émission du mandat d’arrêt international contre Chakib Khellil a découlé d’une erreur d’appréciation commise par l’ancien Procureur général de la Cour d’appel d’Alger, Belkacem Zeghmati. Ils ont soutenu mordicus que Said Bouteflika a été inculpé, dans cette affaire, sur la foi de sms qu’il n’avait pas pris la peine de lire. Ils ont chargé l’ancien chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika et l’ancien Garde des sceaux, qui ont usé de leur pouvoir pour interférer, selon leurs assertions, dans l’affaire Khellil. A leur tour, les défenseurs de Tayeb Louh ont plaidé son acquittement, arguant qu’il n’a aucune responsabilité dans les griefs qu’on lui reproche.
Le président de la Chambre criminelle près le tribunal de Dar Beida a accordé le dernier mot à Said Bouteflika. Ce dernier a adopté un ton sentencieux : « Je préfère aller à la tombe en silence. Je connais des secrets qui risquent d’ébranler l’Etat, si je les divulgue ». Il a affirmé être une victime de réseaux sociaux et de journalistes malveillants, qui l’ont diabolisé quand il était le conseiller de son frère, président de Le République. Tayeb Louh a rappelé qu’il a exercé, dans le secteur de la justice pendant 41 ans. « A présent que j’ai atteint un âge avancé, je me retrouve inculpé dans une affaire dont je vous ai retracée les circonstances. C’est une injustice ».
Pour le rappel, les deux hommes, ainsi que les anciens SG et inspecteur général du ministère de la Justice et des magistrats sont poursuivis pour : incitation à la falsification de documents officiels » ; « incitation à octroi d’indu privilèges » ; « abus de fonction » et « entrave à la justice ».
Le procureur de la République a requis entre 3 et 10 ans de prison ferme contre les coaccusés. Le verdict sera rendu, théoriquement ce soir.
Soulef Biskri