Twitter suspend «de façon permanente» le compte personnel de Donald Trump
Deux jours après l’assaut du Capitole par des sympathisants de Donald Trump, Twitter a annoncé vendredi soir suspendre «de façon permanente» le compte du président américain sortant face au «risque de nouvelles incitations à la violence». En réponse, Donald Trump a accusé le réseau social de «museler la liberté d’expression».
Donald Trump se trouvait vendredi 8 janvier totalement isolé, potentiellement sous le coup d’une nouvelle procédure de destitution et privé de son canal de communication favori, Twitter.
Le réseau social a frappé un grand coup en annonçant suspendre «de façon permanente» le compte du président républicain, caisse de résonance du Trumpisme et outil sur lequel il a bâti son ascension politique. Après avoir suspendu son compte durant 12 heures mercredi, Twitter a dit prendre cette mesure inédite face au «risque de nouvelles incitations à la violence».
«Twitter est allé encore plus loin dans son musellement de la liberté d’expression, et ce soir, les employés de Twitter ont coordonné avec les démocrates et la gauche radicale le retrait de mon compte de leur plateforme, pour me faire taire moi – et VOUS, les 75 000 000 grands patriotes qui ont voté pour moi», a réagi Donald Trump, depuis le compte de la présidence américaine (@POTUS).
Ce tweet n’était plus visible quasiment immédiatement après avoir été publié, mais la Maison Blanche a également relayé ce message dans un communiqué. «Utiliser un autre compte pour éviter la suspension est contre nos règles», a expliqué un porte-parole de Twitter. «Nous avons donc pris des mesures contre les récents tweets sur le compte @POTUS.»
«Les comptes gouvernementaux comme @POTUS et @WhiteHouse ne seront pas suspendus de façon permanente mais nous allons prendre des mesures pour limiter leur utilisation», a précisé la plateforme. Google a de son côté annoncé vendredi avoir retiré de sa plateforme de téléchargement d’applications le réseau social Parler, prisé des partisans les plus farouches de Donald Trump, en raison de la présence de messages «incitant à la violence».
Avant que son compte ne soit fermé, Donald Trump a enfin reconnu sa défaite dans un message vidéo. Puis il a déclaré qu’il n’assisterait pas, contrairement à la tradition, à la cérémonie d’investiture de son successeur, le démocrate Joe Biden.
Reclus dans la Maison Blanche, lâché par nombre de ténors républicains, c’est justement d’un tweet, laconique, que Donald a annoncé vendredi qu’il n’assisterait pas, contrairement à la tradition, à la cérémonie d’investiture de son successeur. Ce message lourd de symbole restera le dernier de @realDonaldTrump et ses environ 88 millions d’abonnés au moment de sa suspension. Son absence le 20 janvier «est une bonne chose», lui a répondu Joe Biden, lors d’un échange avec les journalistes depuis son fief de Wilmington, tout en soulignant que le vice-président Mike Pence serait, en revanche, le bienvenu à la cérémonie d’investiture.
«Mon objectif principal est de rassembler le pays», a déclaré le président élu, en évitant soigneusement d’entrer dans le débat sur un départ anticipé du milliardaire républicain.
De son côté, la cheffe des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi a déclaré s’être entretenue avec l’armée américaine pour s’assurer que Donald Trump, un «président déséquilibré», ne puisse pas utiliser les codes nucléaires.
A.O