Un ministre marocain accuse l’Espagne de favoriser l’Algérie et le Polisario
Mustapha Ramid, ministre d’Etat marocain chargé des droits de l’homme, a accusé, dans un post publié sur sa page Facebook, l’Espagne de favoriser l’Algérie et le Front Polisario au détriment du royaume de Mohammed VI.
Selon Telquel, le ministre, issu du parti islamiste de la justice et du développement, est le premier officiel marocain à s’exprimer sur les tensions entre Madrid et Rabat. La veille, le makhzen a laissé plus de six mille migrants marocains, dont beaucoup d’enfants et de mineurs, franchir la frontière avec l’enclave espagnole de Ceuta.
Pour Mustapha Ramid, l’accueil du président sahraoui, Brahim Ghali, dans un hôpital espagnol, pour se faire soigner, « s’est fait au mépris du bon voisinage qui nécessite coordination et concertation ». « Il s’agit d’un acte totalement irresponsable et inacceptable », a-t-il fustigé.
Entre-temps, le Maroc a rappelé son ambassadrice pour consultations. Avant de regagner son pays, cette dernière a été convoquée par le ministère espagnol des Affaires étrangères.
Inflexible, la cheffe de la diplomatie espagnole, Arancha González Laya a critiqué l’attitude du Maroc. « Je ne conçois pas qu’on mette en péril la vie de mineurs en réponse à une action humanitaire », a-t-elle déclaré.
De son côté, le Premier ministre, Pedo Sanchez, a tapé du poing sur la table en promettant, hier mardi, de « rétablir l’ordre » à Ceuta. « C’est une grave crise pour l’Espagne et aussi pour l’Europe », a-t-il signifié. Et d’ajouter, « Nous allons rétablir l’ordre dans [la] ville et à nos frontières le plus rapidement possible ».
Pedro Sanchez a annulé un voyage en France pour se rendre, mardi, à Ceuta et Melilla.
Skander Boutaiba