Une manif contre la vie chère y a été interdite : Le Maroc sur une poudrière !
Aujourd’hui plus que jamais, le Maroc est sur une poudrière. Il est en effet au bord de l’implosion sociale. Plus d’une cinquantaine de manifestations ponctuelles s’y sont déroulées, aussi bien pour exiger moins de prédation que pour revendiquer un minimum de justice sociale. Dernier exemple en date : une grande marche prévue ce vendredi contre la vie chère. Elle vient en effet d’être empêchée à Casablanca, capitale économique du royaume chérifien. «Les autorités locales nous ont notifié l’interdiction de la manifestation nationale en invoquant le maintien de l’ordre public», a en effet souligné la coordination du Front social marocain, composée de partis de gauche et de syndicats. Cette décision est également motivée par «le non-respect des exigences légales liées aux marches et manifestations publiques», a rapporté la presse locale, en citant la préfecture de Casablanca, capitale économique du royaume. Le Front social a pour sa part dénoncé cette interdiction qui «montre que la réponse systématique (des autorités) est la répression et les restrictions aux droits et libertés». Cette organisation a par le passé organisé des manifestations similaires à Casablanca et dans d’autres villes, sans qu’elles soient interdites. Malgré l’interdiction, les organisateurs appellent à participer à un sit-in de protestation dimanche à Casablanca. Les choses sont en effet loin d’être finies pour Mohamed VI et ses forces de la répression. En revanche, la marche nationale, elle, a été reportée à une date ultérieure. Le Maroc fait face à une flambée des prix des carburants et des denrées alimentaires, en raison d’une sécheresse historique et de la guerre en Ukraine. Le taux d’inflation a atteint au Maroc 4,1% à la fin avril et la croissance devrait osciller entre 1,5% à 1,7% en 2022, selon le gouvernement, sachant par ailleurs que ces chiffres ont dû être « bidouillés ». Aziz Akhanouch, le chef du gouvernement, est un oligarque, ami et complice de Mohamed VI, qui a fait fortune dans la distribution de carburant. Une denrée dont les prix ont presque doublé en quelques mois à peine, forçant les transporteurs à organiser plusieurs grèves cycliques..
Wassim Benrabah