Une première depuis 2002 : Les perdants de la parité euro-dollar
L’euro vaut un dollar. Une parité qui n’est pas enregistrée depuis 2002. La monnaie unique européenne subit depuis plusieurs jours un mouvement de chute très brutal, et de l’ordre de 13 % sur un an. Ce n’est pas sans conséquences. Cette dépréciation charrie avec elle une forte inflation et une croissance qui tourne au ralenti. Les experts trouvent l’explication de cette chute de l’Euro par plusieurs facteurs dont l’inflation galopante qui touche les secteurs de l’énergie, les matières premières, laquelle se double en effet d’une croissance ralentie. Aussi, d’une part, le dollar est stimulé par la politique
monétaire de la Fed, qui a remonté ses taux directeurs de trois quarts de points dès la mi-juin. D’autre part, la BCE, qui doit entamer le mouvement en juillet, est en retard.
Une simple rétrospective renseigne sur le fait que le plus bas historique de l’euro, à 0,8230 dollar, est atteint le 26 octobre 2000.
Le 15 juillet 2008, l’euro passe au-dessus de la barre du 1,60 dollar et atteint son plus haut historique. Depuis le début 2020, la monnaie européenne subit les craintes liées à la propagation de l’épidémie de coronavirus en Chine. Le 20 mars 2020, l’euro baisse à 1,07 dollar. Ce lundi 11 juillet, c’est la quasi-parité : la monnaie unique ne valait
plus que 1,0061 dollar. Cette situation profite, selon les analystes, aux secteurs du luxe et de l’aéronautique, qui vendent beaucoup en zone dollar. La parité euro/dollar va bénéficier également au secteur touristique avec une augmentation du pouvoir d’achat des
ressortissants américains, qataris et jordaniens.
Quant aux «perdants», ce sont les petites entreprises non exportatrices, et les ménages, qui voient leur pouvoir d’achat s’éroder. Aussi, les métiers exposés au pétrole souffrent le plus de la dépréciation de la monnaie unique. «Il y a une très forte inflation, et la croissance est ralentie dans la zone euro, explique Serge Assouline, directeur de Forex Finance. On observe des fondamentaux similaires aux Etats-Unis, mais l’Europe est dans une situation économique plus compliquée, ce qui fait que le dollar apparaît comme un refuge face à l’euro ».
Mohamed Ait S.