USA : Les milliardaires proches de Trump perdent 209 milliards de dollars en sept semaines
Depuis l’entrée en fonction de Donald Trump pour son second mandat, les marchés financiers connaissent de fortes turbulences, entraînant d’importantes pertes pour les milliardaires qui ont soutenu le président américain. Selon une analyse de Bloomberg, ces pertes atteignent 209 milliards de dollars en seulement sept semaines. En parallèle, la valeur boursière de leurs entreprises a chuté de 1,39 trillion de dollars, révélant une instabilité croissante. À l’issue de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle, les indices boursiers avaient connu une ascension fulgurante. Le S&P 500 a atteint plusieurs records et les investisseurs ont massivement investi dans les actions et les cryptomonnaies, anticipant une politique économique favorable aux grandes entreprises. Certaines actions ont fortement grimpé durant cette période : Tesla, propriété d’Elon Musk, a vu son cours s’envoler de 98 %, tandis que LVMH, dirigé par Bernard Arnault, a progressé de 7 %, ajoutant 12 milliards de dollars à sa fortune. Même Meta Platforms, malgré son opposition passée à Trump, a gagné 9 % avant son investiture et 20 % supplémentaires dans le premier mois suivant. Cependant, dès la prise de fonction officielle du président, la tendance s’est inversée. L’indice S&P 500 a chuté de 6,4 %, enregistrant une nouvelle baisse de 2,7 % le lundi 10 mars. L’incertitude entourant la politique commerciale et les licenciements massifs dans la fonction publique ont entraîné une instabilité boursière qui a directement impacté les plus grandes fortunes mondiales. Le PDG de Tesla et SpaceX a subi la plus lourde perte financière, avec une réduction de sa fortune de 148 milliards de dollars. Son patrimoine, qui avait atteint un sommet de 486 milliards en décembre 2024, a été érodé par la chute des actions Tesla. Le soutien public d’Elon Musk aux figures politiques ultraconservatrices a entraîné un boycottage massif en Europe, où les ventes de Tesla en Allemagne ont chuté de plus de 70 % en deux mois. En Chine, la demande a également plongé de 49 % en février, atteignant des niveaux comparables à ceux de juillet 2022. Le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, a perdu 29 milliards de dollars. Malgré son opposition à Trump lors de son premier mandat, Bezos avait tenté un rapprochement en 2024 en félicitant publiquement le président élu. Amazon avait même versé 1 million de dollars pour financer l’investiture présidentielle. Mais cela n’a pas suffi à rassurer les investisseurs, et les actions Amazon ont reculé de 14 % depuis janvier. Du côté de Google (Alphabet), Sergey Brin a vu sa fortune baisser de 22 milliards de dollars. Propriétaire de 6 % des actions de la société, il s’était affiché en désaccord avec Trump lors de son premier mandat, avant d’adopter une posture plus conciliante après la réélection. Néanmoins, les résultats trimestriels décevants d’Alphabet et les pressions du département américain de la Justice pour scinder l’entreprise ont fait plonger son titre de 7 % début février. Le patron de Meta, Mark Zuckerberg, a vu sa fortune diminuer de 5 milliards de dollars. Alors que Meta faisait partie des géants technologiques soutenant la croissance du S&P 500 début 2025, la valeur de ses actions a fini par refluer sous la pression générale du marché. Le milliardaire français Bernard Arnault, à la tête du groupe LVMH, a perdu 5 milliards de dollars. LVMH, qui avait enregistré une hausse de plus de 20 % après la réélection de Trump, a ensuite vu la majorité de ces gains s’évaporer. Les analystes de Morningstar estiment que la menace de taxes douanières américaines de 10 à 20 % sur les produits de luxe européens pourrait encore affaiblir le marché. Les craintes d’une récession aux États-Unis alimentent la nervosité des investisseurs. Si Trump a assuré ne pas anticiper de crise économique, il a évoqué une « période de transition » et une « détoxification » du marché, notamment par une réduction des aides publiques. De leur côté, les investisseurs attendent les prochaines données de l’indice des prix à la consommation (CPI) pour évaluer l’impact des nouvelles orientations économiques sur la croissance américaine.
R.E.