USA : Une étudiante pro-palestinienne arrêtée
La dictature avance à grands pas aux USA, dès lors qu’il s’agit de s’opposer au génocide en cours en Palestine occupée. À Somerville, dans la banlieue de Boston, une étudiante turque, Rumeysa Ozturk a été arrêtée en pleine rue par des agents fédéraux en civils, mardi. Son visa a été révoqué en raison de son soutien présumé à la cause palestinienne. La vidéo de son interpellation a rapidement suscité une vague d’indignation. En mars 2024, Rumeysa Ozturk, étudiante turque en doctorat sur le développement de l’enfant à l’université Tufts, avait co-signé une tribune dans le journal universitaire Tufts Daily, critiquant la gestion de son établissement face aux manifestations étudiantes contre la guerre menée par Israël à Gaza. Cette tribune dénonçait également la répression croissante des voix pro palestiniennes au sein des universités américaines. Ce mardi 25 mars, elle a été arrêtée et placée en détention par le Department of Homeland Security (DHS), qui l’accuse de « soutenir le Hamas ». De son côté, l’université Tufts a déclaré ne pas avoir été informée de la procédure ayant mené à l’arrestation de la jeune femme. Un document judiciaire consulté par l’AFP mercredi 27 mars révèle que l’étudiante a déposé une requête pour exiger des explications sur son arrestation. Son avocate, Mahsa Khanbabai, dénonce des accusations sans fondement et critique vivement les conditions de son interpellation, qu’elle qualifie d’« enlèvement ». La vidéo de l’arrestation, largement diffusée sur les réseaux sociaux, a provoqué une vague d’indignation : « Rien dans ces images ne permet d’identifier des agents des forces de l’ordre ni l’agence dont ils relèvent. Cette scène devrait glacer le sang de tout le monde ». Dès le lendemain de son arrestation, des centaines d’étudiants ont manifesté dans le Massachusetts pour exiger la libération de Rumeysa Ozturk. Cette affaire s’inscrit dans un climat de répression croissant des mouvements pro palestiniens sur les campus américains. Depuis le début de son mandat, Donald Trump a renforcé la surveillance des universités, et accuse certaines d’entre elles de tolérer des discours « antisémites ». Mahmoud Khalil, militant palestinien et ancien étudiant de Columbia, a été arrêté le 8 mars dans sa résidence universitaire par les mêmes services avant d’être conduit dans un centre de détention de Louisiane.
Wassim Benrabah