Pas moins de 75 milliards d’heures de travail ont été perdues en Afrique en 2021 en raison des vagues de chaleur, avec des pertes de revenus potentielles estimées à 4,2 % du produit intérieur brut (PIB) cumulé du continent, selon un rapport publié par la prestigieuse revue médicale britannique The Lancet en partenariat avec 51 institutions, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Ce document, intitulé « The Lancet Countdown on health and climate change », analyse l’impact du dérèglement climatique sur la santé humaine à l’échelle mondiale à travers 43 indicateurs mis au point par une centaine d’experts. In explique que les températures plus élevées enregistrées en Afrique durant l’année écoulée ont raccourci les saisons de croissance des cultures de 3,5 jours pour le maïs, de 1,6 jour pour le riz, de 3,3 jours pour le blé de printemps et de 4,8 jours pour le blé d’hiver par rapport à la moyenne annuelle de la période s’étalant entre 1981 et 2010.
Le rapport relève également, à coup de chiffres effarants, qu’entre 2017 et 2021, les décès liés à la chaleur en Afrique ont augmenté de 115% par rapport à 2000-2004 contre une hausse moyenne de 68 % à l’échelle mondiale.
Publié à quelques jours du début de la conférence de l’ONU sur le climat (COP27), le rapport précise aussi que 470 milliards d’heures de travail ont été perdues sous l’effet des canicules durant l’année écoulée à l’échelle mondiale, soit une augmentation de 37 % par rapport à la moyenne annuelle de 1990 à 1999. Ces pertes d’heures de travail concernent surtout le secteur agricole (40 %) et les pays ayant un faible indice de développement humain (IDH).
Globalement, les événements climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, canicules, ouragans, feux de forêt, etc.) ont causé des pertes économiques cumulées d’environ 253 milliards de dollars en 2021.
Par ailleurs, The Lancet note que la plupart des pays du monde contribuent eux-mêmes à ces crises sanitaires et alimentaires en subventionnant les énergies fossiles : 69 des 86 gouvernements étudiés subventionnent la production et la consommation de combustibles fossiles, pour un total net de 400 milliards de dollars en 2019.
Mohamed Ait S.