Vente d’armes : La France complice des pires bourreaux de la planète
Le magazine français « Politis » a publié en Une un court dossier relatif au dossier sensible lié aux ventes d’armes partout dans le monde. Le titre ne laisse gère planer des équivoques sur le rôle historique de ce pays dans ces activités que l’on pourrait qualifier de « grise », car située à la lisière de la légalité internationale. « Vente d’arme : Le sale commerce de la France ». C’est ainsi que se décline le titre de ce court mais percutant dossier. Celui-ci commence tout d’abord par rappeler que Paris a ratifié en 2014 le TAC (traité sur le commerce des armes). C’est le conseil de sécurité de l’ONU qui est chargé de faire respecter ce traité. Mais, la France fait valoir de vagues clauses liées à de prétendus « secret-défense » pour entourer son activité d’une brume épaisse et impénétrable. Paris, que les présidents successifs aient été socialistes, républicains ou gaullistes, ne s’est jamais encombrée du moindre scrupule pour céder plu ou moins discrètement ses armes aux pires bourreaux et criminels de la planète. Le dernier exemple en date concerne la vente d’armes et de munitions à la coalition menée par l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, entrés en guerre contre me Yémen. Les crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui y sont commis sont parfaitement documentés et prouvés par de nombreuses ONG et organisations humanitaires de par le monde. Selon ce magazine, la gravité de ces crimes fait que la France, à travers bon nombre de ses dirigeant, sont passibles de poursuites judiciaires par la CPI (cour pénale internationale). Loin de s’arrêter en si « mauvais chemin », la France, devenue au fil du temps le troisième fournisseur dans le monde après Washington et Moscou, a déjà armé certains des pires régimes de la planète. Politis en cite quelques uns pêle-mêle, l’ex-régime d’apartheid sud-africain, l’Espagne dictatoriale de Franco, la Grèce des colonels, le Portugal de Salazar… la liste est encore très longue, si l’on se rappelle que tout récemment la France voulait prêter main forte Benali en Tunisie pour réprimer ses manifestants civils. C’est encore des armes françaises qui ont servi à perpétrer l’horrible carnage de la place Rabia El Adawiya, par la junte armée du maréchal Abdelfettah Al Sissi. La France, qui mesure le degré de moralité de ses clients (pas celui de mortalité bien sûr), à leur générosité et à leurs dépenses dans l’achat d’armements menés à bourse déliée, n’a pas hésité à accorder très discrètement la plus haute distinction française au nouvel homme fort d’Egypte. Les riches et bons payeurs sont toujours aux yeux de la France d’excellents partenaires. Qu’importe que ces derniers aient les mains tachées de sang. L’argent n’a pas d’odeur. Et les morts, quel qu’en soit le nombre, font vite d’être « archivés » par l’histoire. Qu’importe la coupe ou la boisson si l’on a l’ivresse, dit unvieil adage. Ici, ce ne sont même pas les armes, ni leurs utilisateurs qui comptent. Seul compte l’argent qu’on engrange. Lorsque la morale de certains dirigeants de la planète est régie par un tiroir-caisse, dès qu’on vous parle de politique, il faut… sortir son flingue !
Mohamed Abdoun