Violences au Vénézuéla :
Maduro accuse l’opposition
Après la mort de 12 personnes, le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé l’opposition d’être « responsable des violences », lors d’une réunion de crise conjointe du Conseil d’État et du Conseil de défense réunissant toutes les autorités du pays.
S’adressant à la chef de l’opposition Maria Corina Machado et au candidat de l’opposition à la présidentielle Edmundo González Urrutia, Maduro a déclaré : « Je vous tiens tous deux responsables de tout ce qui se passe au Venezuela, de la violence criminelle, des blessures, des morts, de la destruction. González Urrutia et Machado vous en serez directement responsable ».
Des milliers de partisans de l’opposition, qui réclament la transparence dans le décompte des voix lors de l’élection présidentielle, sont descendus dans les rues hier mardi, à Caracas et dans d’autres villes du pays, scandant : « Liberté, liberté ! »
Le bilan des civils tués lors des manifestations contre la victoire de Maduro pour un troisième mandat s’élève à 11, selon l’organisation non gouvernementale Foro Penal.
Alfredo Romero, directeur de l’organisation nona exprimé son inquiétude face à « l’utilisation d’armes à feu » lors des manifestations qui ont vu des membres des forces de sécurité utilisant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. L’organisation non gouvernementale a également fait état de l’arrestation de 177 personnes à travers le pays.
Le procureur Tariq William Saab a annoncé une victime supplémentaire, un soldat abattu, portant le nombre total de victimes des troubles à 12 morts.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et son homologue américain Joe Biden se sont accordés hier, lors d’une conversation téléphonique, sur la nécessité de publier les résultats complets de l’élection présidentielle au Venezuela.
Pour sa part, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a déclaré qu’ « En ces temps difficiles, il est important que les manifestations et protestations soient pacifiques ». Les forces de sécurité doivent garantir le plein respect des droits de l’homme, en particulier du droit de manifester et de la liberté de réunion.
Farid Haddouche