Visas : le PCF accuse le gouvernement français de s’inspirer des idées « racistes et xénophobes »
« Le porte-parole du gouvernement fait la tournée des médias pour montrer sa capacité à appliquer les idées de droite extrême et d’extrême droite en affirmant vouloir réduire le nombre de visas pour les voyageurs venant d’Algérie, du Maroc et de Tunisie si ces pays n’acceptent pas les retours de leurs ressortissants suite à une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) ».
Cette charge – bien dosée au demeurant – a été lancée ce jeudi par le Parti communiste français (PCF) à l’adresse du président et du gouvernement de son pays. Des ministres français annoncent en effet, depuis mardi, la décision du président Emmanuel Macron de réduire de moitié le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens et marocains, et de 30% à ceux tunisiens.
Dans leur argumentaire, ils ont justifié cette décision radicale par le manque de coopération des trois pays maghrébins dont les consulats en France ne délivrent pas assez de laissez-passer pour l’expulsion des personnes faisant l’objet d’une OQTF.
Pour le PCF, il n’y a pas l’ombre d’un doute : « le gouvernement (français) surfe sur les idées racistes et xénophobes dans lesquelles certains courants de droite et d’extrême droite voudraient nous enfermer ».
« Non, Monsieur Attal, les OQTF sont parfois remis à des travailleurs sur les chantiers, dans la restauration, à des étudiants qui ne trouvent pas de domicile, à des personnes qui ont besoin de se faire soigner, à des membres de famille qui essaient de se regrouper, à des femmes menacées par des mariages forcées, à des personnes menacées dans leur pays et qui n’ont pas obtenu la protection de la France, à des apprentis qui essaient de se construire un métier et une vie plus sûre », a lancé à nouveau le PCF à l’adresse du porte-parole du gouvernement français qui a été le premier à faire l’annonce sur les ondes d’Europe 1.
Dans ce contexte, le parti communiste juge « inacceptable » le fait de « punir les ressortissants algériens, marocains ou tunisiens dans des querelles politiciennes avec l’extrême droite en amont d’élection présidentielle ». « C’est une nouvelle manière d’éviter les véritables sujets de préoccupation de la population de notre pays. La raison doit revenir dans les débats politiques dans notre pays », ajoute le communiqué.
Enfin, le PCF « apporte tout son soutien aux peuples algérien, marocain et tunisien et souhaite qu’ils puissent bénéficier de la liberté de circulation comme le précise l’article 13 de la déclaration universelle des Droits de l’homme ».
Skander Boutaiba