Accusant l’Algérie d’avoir facilité le mouvement à Abdelmalek Droukdel
La presse française s’en prend à nouveau à l’Algérie
La presse française qui n’a cessé, depuis l’annonce de la mort de Abdelmalek Droukdel, chef d’El-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), tué par l’armée française au Mali, de rappeler ses « origines algériennes », sert encore, comme souvent d’ailleurs, de tribune à ceux et celles qui ne veulent pas admettre pour une raison ou pour une autre, que l’Algérie est un pays souverain mais et aussi un pays ayant vaincu, seul, grâce aux sacrifice de ses enfants, le terrorisme au prix fort de leurs vies. En effet, Le Monde que l’on croit pourtant un média « crédible », a « au nom de la liberté de la presse » bien sûr, repris sur ses colonnes les interrogations non innocentes du « chercheur Jean-Pierre Filiu » concernant la mort de Droukdel, accusant implicitement l’Algérie d’incapacité dans la lutte contre le terrorisme du fait que le chef d’AQMI ait pu traverser des centaines de kilomètres avant d’être éliminé au Mali.
« Comment Droukdel a-t-il bien pu traverser l’Algérie du Nord au Sud? Comment l’ennemi public numéro un des forces algériennes de sécurité est-il parvenu à franchir les quelque deux mille kilomètres d’un tel trajet ? », s’est interrogé le chercheur français, exprimant son étonnement que les autorités algériennes n’aient pas félicité leurs homologues françaises après ce succès.
« Comment Droukdel, à la tête d’un groupe jihadiste dans les montagnes de Kabylie depuis deux décennies, a-t-il bien pu traverser l’Algérie du nord au sud? Comment l’ennemi public numéro un des forces algériennes de sécurité est-il parvenu à franchir les quelque deux mille kilomètres d’un tel trajet ? Comment a-t-il pu esquiver les barrages et les contrôles d’un territoire aussi quadrillé ? De quelles complicités en termes de logistique et de transport a-t-il pu disposer pour accomplir une aussi longue traversée ? Comment, enfin, a-t-il pu franchir la frontière avec le Mali que l’armée algérienne est censée surveiller avec le plus grand soin pour justement éviter les infiltrations jihadistes sur son propre territoire ?». Á travers toutes ces questions, ce chercheur français semble douter de la volonté des autorités algériennes de traquer les groupes terroristes. Il est allé jusqu’à se permettre de parler d’une protection dont aurait bénéficiée le Malien Iyad Ag Ghali, le plus puissant jihadiste du Sahel, chef depuis 2017 de la coalition du « Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans » (GSIM), elle-même affiliée à El-Qaïda.
Une presse à la solde du… mensonge
Il s’agit donc de déclarations non innocentes dans la mesure où elles interviennent sur fond de campagne dénigrante menée par des chaînes de télévision françaises contre l’Algérie, en l’occurrence France 24 et LCI, ce qui a amené, faut-il le rappeler, l’Algérie à rappeler son ambassadeur à Paris pour consultation et protestation contre ces provocations…Ce nouvel épisode risque de faire, à coup sûr, beaucoup de bruit et d’avoir des répercussions sur les relations algéro-françaises. Les interrogations de Jean-Pierre Filiu corroborent l’hypothèse d’existence d’une campagne menée par la France dans le but de nuire à l’Algérie. La presse française nous en dira assurément un peu plus, elle qui fait tout pour blanchir, par exemple le GIA au sujet de la mort des moines de Tibhirine en 1997, «victimes d’une bavure de l’armée algérienne ». Pour étayer cet argument, les inventeurs de ce scénario vont jusqu’à accuser les forces de l’ANP d’avoir décapité les moines après les avoir «abattus par erreur».
Ceux et celles ayant « suivi » les médias occidentaux durant la décennie noire s’en souviennent : L’Algérie faisait, seule, face aux barbares islamistes. Les Algériens ‘considérés comme des terroristes’ n’étaient pas les bienvenus dans bon nombre de capitales. A Paris aussi. Trois jours à peine après l’arrêt du processus électoral, le président de l’Etat français, François Mitterrand, s’est offert l’occasion, à la faveur d’une conférence de presse, le 14 janvier 1991 au Luxembourg, de donner le ton de ce qu’allait être la perception du terrorisme en Algérie par la France officielle et, au-delà, la position de bon nombre d’États européens. Certains, comme la Grande Bretagne, ne se persuaderont de leur complicité tacite avec les fossoyeurs de l’Algérie qu’au lendemain des attentats new-yorkais du 11 septembre 2001. Sollicité d’exprimer sa « pensée » sur le « coup d’État militaire en Algérie », la réponse de François Mitterrand est une condamnation du sursaut salutaire algérien qui a, in extremis, mis un terme à la déferlante intégriste qui allait emporter inexorablement l’Algérie républicaine et pluraliste. Pour lui, l’interruption du « processus engagé pour des élections représente pour le moins un acte anormal puisque cela consiste à installer un État d’exception ». Se refusant de se porter « en juge de ce qui se passe en Algérie «, il insiste : « Je dis seulement que ce qui n’a pas été accompli en cette circonstance jusqu’à son terme prévu devait l’être et que les dirigeants algériens s’honoreront en retrouvant le fil de la démocratisation nécessaire qui passe nécessairement par des élections libres ». Jusqu’à la fin de son mandat en mai 1995, c’est-à-dire la veille des attentats parisiens du GIA de l’été de cette année, la position de Mitterrand en direction de la situation en Algérie restera lourdement dominée par un penchant par rapport au FIS. Les archives ne mentent pas.