Regain des actes violents contre les musulmans en France et au Canada
Depuis la décapitation, vendredi dernier, de l’enseignant Samuel Paty en région parisienne, les actes de violence, mais aussi de vandalisme, contre les musulmans et leurs lieux de culte en France sont en augmentation.
Mardi dernier, l’association culturelle des français musulmans de Béziers (ACFMB), une ville du sud-ouest français, a déposé plainte « après la publication sur Facebook d’un message appelant à ‘cramer la mosquée’ » de cette agglomération de près de 76 000 habitants.
Selon le journal La Provence, le message a été découvert au lendemain de la décapitation de Samuel Paty, autrement dit le 17 octobre. Il ne précise pas laquelle des cinq mosquées de cette ville, dirigée par le raciste Robert Ménard, est visée.
« Des investigations sont actuellement diligentées par le commissariat de police de Béziers afin de tenter d’identifier l’auteur de ce message électronique », a affirmé Raphaël Balland, procureur de la République de Béziers, cité par la même source.
Dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 septembre, des tags injurieux et des dégradations ont été commis sur une mosquée de Bordeaux, a indiqué l’AFP reprise par Le Figaro.
« Des dégradations ont été commises cette nuit sur la mosquée Nur El Mohamedi, rue des Menuts à Bordeaux, avec des inscriptions sur les murs et des vitres brisées », a annoncé dans un communiqué la préfecture, ajoutant qu’une enquête judiciaire était en cours.
Les deux actes de vandalisme ont fait réagir Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur français. « Des menaces ou des actes de violence ont visé les mosquées de Béziers et de Bordeaux, j’ai demandé aux Préfets des départements concernés de protéger ces lieux de culte. De tels actes sont inacceptables sur le sol de la République », a-t-il notamment écrit sur Twitter.
https://twitter.com/GDarmanin/status/1318860457294368768
Dimanche, ce sont deux femmes voilées, d’origine algériennes, qui ont été poignardées à proximité de la tour Eiffel, en plein Paris. Si aucun lien avec la décapitation de l’enseignant n’est établi, le caractère raciste de cette agression a été retenu par la justice française.
« A l’issue de leur garde à vue, toutes deux ont été présentées ce mercredi à un juge d’instruction en vue de l’ouverture d’une information judiciaire du chef de violence volontaire », a précisé 20 Minutes.
Les mosquées, une cible facile
Au Canada, deux mosquées du Grand Montréal ont été victimes de vandalisme cette semaine. « Le Centre islamique communautaire, à Brossard, et la mosquée Masjid Makkah-Al-Mukkaramah, à Pierrefonds, ont déclaré à la police des actes de vandalisme qui se seraient déroulés respectivement les 17 et 19 octobre derniers », a rapporté La Presse.
Et d’ajouter, « dans les deux cas, un individu se serait introduit par effraction à l’intérieur des mosquées, puis il aurait cassé des vitres et des fenêtres. La petite caisse du Centre islamique communautaire aurait aussi été volée ».
Alors que les actes islamophobes se multiplient en France, la classe politique française poursuit ses déclarations incendiaires.
Lors d’un entretien accordé mardi à la chaine d’information BFM TV, Gérald Darmanin, s’est dit choqué de voir que des rayons « Halal » puissent exister dans les supermarchés en France. Selon lui, le communautarisme commence par ces détails, pointant la part de responsabilité du « capitalisme français mondial ».
François Fillon, ancien premier ministre durant le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, a affirmé, pour sa part, qu’il existait un problème avec la religion musulmane en France.
« Une partie significative de la communauté musulmane refuse de s’intégrer, d’accepter les règles de la République et de la vie en commun. La situation à l’école n’est que la conséquence de cette situation générale », a-t-il asséné dans un entretien accordé à l’Express.
Mercredi soir, lors d’un hommage rendu à Samuel Paty, le président Français, Emmanuel Macron, a signifié que la France ne renoncerait pas aux caricatures, y compris celles du Prophète Mohamed (paix et bénédiction sur lui).
Dans le monde musulman, une première campagne de boycott des produits français a été lancée au Koweït suite aux affirmations d’Emmanuel Macron.
Skandar Boutaiba