5 milliards d’exportations hors hydrocarbures d’ici fin 2021 : Au-delà des chiffres
«Les exportations algériennes hors hydrocarbures pourraient atteindre les 5 milliards USD d’ici fin 2021, malgré les effets de la pandémie sur l’activité économique», annonce le Secrétaire général du ministère du Commerce, Redouane Allili, en marge de la cérémonie d’ouverture, mardi, du 1er Salon import-export inter Africains (IMPEX 2021).
Ainsi, le Gouvernement place la barre très haut. Mais le défi est de taille. D’autres chiffres désignent la nécessité de redoubler d’efforts pour atteindre un tel objectif.
En effet, les exportations de l’Algérie hors hydrocarbures ont enregistré une hausse de 58,83 % durant le premier trimestre 2021 en comparaison de la même période de l’année passée. La valeur des exportations a atteint 870,33 millions dollars durant le premier trimestre contre 547 millions de la même période de 2020, soit une hausse de 58,83%. Pour les trois autres trimestres, la performance doit être meilleure et dépassera pour chacun un milliard USD.
Joint par nos soins, Brahim Guendouzi, professeur d’économie à l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, indique qu’«en raison de la crise sanitaire, il y a actuellement une grande perturbation des chaînes d’approvisionnement à l’international. On assiste à un désajustement entre l’offre et la demande sur un grand nombre de produits, provoqué par la reprise de l’activité économique dans certains pays particulièrement en Asie».
Cette nouvelle conjoncture, explique-t-il, «peut donner l’opportunité à des entreprises algériennes de placer leurs produits auprès d’une clientèle étrangère».
Cependant, l’économiste souligne qu’il est encore «très tôt pour se prononcer sur le montant à réaliser à l’export puisque nous sommes encore qu’au premier semestre de l’année. A notre avis, ce n’est pas tant ce montant à réaliser qui importe, mais c’est beaucoup plus le nombre d’entreprises qui se lancent à l’exportation, les produits offerts sur les marchés extérieurs et surtout la répétitivité des opérations export dans le temps car cela renseignera de la présence durable des produits algériens à l’international».
Par ailleurs, le Pr. Guendouzi relève la nécessité de «capitaliser l’expérience de cette année particulière sur les procédures d’approche des marchés étrangers afin de tirer des enseignements utiles et affiner la stratégie nationale export à mettre en œuvre pour les années futures».
Notons que l’objectif sus-cité était annoncé déjà en août dernier par le Chef de l’Etat estimant que la dépendance quasi totale de l’économie nationale à la rente pétrolière «est fatale pour l’intelligence et l’esprit d’initiative».
Aussi, Abdelmadjid Tebboune avait indiqué que «si nous nous lançons dans l’industrie de transformation à l’image du projet de Ghar Djbilet, nous pourrons facilement dépasser ce chiffre », mettant en avant l’importance du marché africain dans l’aboutissement de cette démarche.
En effet, La Zlecaf, entrée en vigueur en janvier dernier s’érige en une opportunité dont l’Algérie devra tirer profit. Preuve en est, plusieurs experts, représentants diplomatiques des pays africains ont appelé l’Algérie, lors du Forum africain de l’investissement tenu à Alger, à renforcer sa présence dans le Continent dans divers domaines notamment l’agriculture, l’industrie agro-alimentaire, la santé …et le tourisme.
Yacine Bouali