A cœur ouvert avec Abdelkrim Medaouar (deuxième partie) : « La LFP est le miroir du football national »
Dans cette deuxième partie de l’entretien que nous a accordé le président de la LFP, Abdelkrim Medaouar , est revenu longuement sur les rumeurs infondées de ceux qui « nagent en eaux troubles » et qui avancent que le concept de compétition actuellement en vigueur est appelé à être modifié dès la prochaine saison. Ce que Abdelkrim Medaouar balaie d’un revers de manche en indiquant que cela n’est que « de l’intox » en explicitant que « ce sont les lois en vigueur qui dictent la démarche à suivre et que s’il fallait aller dans ce sens, ce sont les résolutions de l’Assemblée générale qui l’imposent ». Et d’ajouter : « Il faut donc se référer à la réglementation en vigueur, née des résolutions de l’AG, pour connaître le mode à suivre et s’il y a lieu d’opérer un éventuel changement, il faudra dans ce cas suivre le mode opératoire, à savoir provoquer une assemblée générale et soumettre les changements en question », estime le patron de la ligue .
Pour le président de la LFP, il y a une commission du professionnalisme présidée par Yacine Benhamza, avec lequel nous avons tenu plusieurs rencontres, par le biais de la commission de réflexion, élue par les présidents de la ligue une professionnelle. Ainsi donc, a précisé le premier responsable de la LFP, « toutes les propositions de la commission de réflexion seront soumises à cette commission du professionnalisme, laquelle sera appelée à les étudier et à donner ses appréciations.
« Je ne vois pas comment les clubs pourront apurer leurs dettes ! »
Le volet des dettes des clubs (impôts, CNAS, IRG…) a également été évoqué lors de cette rencontre et vu sa complexité, notamment l’épée de Damoclès brandie par la CAF et qui les menace de ne point participer aux compétitions africaines si les dettes ne sont pas apurées. A ce sujet, le premier responsable de la Ligue a tenu à faire les précisions suivantes : « la commission présidée par Mohamed Mecherara doit se pencher sur cette question cruciale qui est très important parce que « ce problème est monstrueux » a-t-il indiqué avant de s’interroger sur la manière avec laquelle le clubs vont apurer leurs dettes. Ce pourquoi le président préconise l’instauration d’une commission interministérielle, à savoir le ministère du travail, des finances, de la Jeunesse et des Sports, et de de l’Intérieur pour espérer arriver à un deal qui permettra le règlement définitif de cette question qui colle à la peau des clubs et pourrait leur barrer le chemin pour une éventuelle participation en compétition africaine. Et de revenir sur la question du professionnalisme instauré en 2010 que le président de la LFP considère qu’il ne permet pas d’arriver aux buts tracés en début de saison. « Hormis certain points figurant dans le cahier de charges qui ont pu être réalisés, et d’autres non », a estimé le patron de la LFP qui souligne le statut commercial des clubs au lieu d’être soumis à un statut sportif et les services des impôts agissent comme s’il s’agissait de sociétés commerciales. C’est pourquoi Abdelkrim Medaouar préconise un « statut particulier pour les clubs afin de contourner ces aléas qui gênent énormément la gestion des clubs notamment avec ces menaces émanant de la confédération africaine ».
« Il faut revoir la notion de professionnalisme »
C’est tranché de la part du premier responsable de la LFP qui, sans prendre de gants, estime qu’il faut revoir la notion de professionnalisme en Algérie, « comme je le répète depuis cinq ans et que personne n’a daigné m’écouter. « Le professionnalisme tel qu’il est pratiqué aujourd’hui nous mènera tout droit vers le mur » estime le président de la LFP. « Des lois obsolètes, en déphasage avec les lois en vigueur qui gèrent le football national, et aujourd’hui nous sommes en train de bricoler. Ce n’est pas du professionnalisme », tranche le patron de la LFP à ce sujet épineux.
« Tous les clubs se retrouveront fatalement déficitaires si l’on ne se penche pas sérieusement sur cette question », estime –t-il. « Le plus beau » s’interroge Medaouar, personne n’a levé le petit doigt pour alerter que le chemin suivi pour instaurer le professionnalisme n’était pas le bon ».
« Il serait salvateur pour le football algérien que la commission mixte installée par le MJS et la commission que préside Mohamed Mecherara s penchent sur ce problème au lieu de se pencher sur les futilités que la LFP est en mesure de prendre en charge, s’indigne le patron de la LFP qui a profité de l’occasion pour féliciter le nouveau locataire du ministère de la Jeunesse et des Sports pour la confiance placée en sa personne par le président de la République Abdelmadjid Tebboune »,
Ca été l’occasion également pour notre interlocuteur de lancer un appel au nouveau ministre pour qu’il soit « toujours à l’écoute des jeunes et des sportifs comme l’avait fait son prédécesseurs, Sid Ali Khaldi , tout comme il n’a pas manqué de féliciter l’actuel président de la FAF, Charaf Eddine Amara, en lui souhaitant plein succès dans sa tâche au service du football algérien.
Ferhat Zafane