Accusée par l’office européen de lutte antifraude de détournement de fonds public
Marine Le Pen éclaboussée par un scandale
Alors qu’elle mène campagne pour la présidentielle, la candidate de l’extrême droite qui affrontera Emmanuel Macron, ce 24 avril, au second tour, est éclaboussée par un scandale de détournement d’argent public. Selon l’Agence France Presse, le Parlement européen compte « procéder au recouvrement des sommes indûment payées » pendant le mandat d’eurodéputée à Marine Le Pen. L’AFP précise, citant un des responsables du parlement, que la candidate est accusée par l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) de détournement d’argent public. « Le Parlement européen a saisi l’Olaf après avoir découvert une partie des irrégularités » reprochées à la candidate d’extrême droite à l’élection présidentielle française et à trois autres anciens députés européens, a expliqué cette source ajoutant qu’« au total, on parle de 617 000 euros indûment payés ». Le Parquet de Paris a confirmé avoir reçu le 11 mars le rapport de l’Olaf incriminant Marine Le Pen. Le document, dont le site Mediapart, a publié des extraits, concerne les frais que peuvent utiliser les groupes politiques dans le cadre de leur mandat de député européen et que Marine Le Pen et ses proches auraient utilisés à des fins de politique nationale, pour des dépenses personnelles ou pour des prestations au profit de sociétés commerciales proches de son parti. Les trois autres anciens députés européens mis en cause sont son père Jean-Marie Le Pen, son ancien compagnon Louis Aliot et Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN. Selon le rapport, la candidate du Rassemblement national aurait personnellement détourné environ 137 000 euros d’argent public du Parlement de Strasbourg quand elle était eurodéputée entre 2004 et 2017. L’enquête de l’Olaf est ouverte depuis 2016 et Marine Le Pen a été interrogée par courrier en mars 2021, a précisé à l’Agence France-Presse, son avocat Me Rodolphe Bosselut. La candidate est poursuivie, depuis juin 2017, dans l’enquête menée à Paris sur des soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen d’assistants du parti. Elle est mise en examen pour « détournement de fonds publics » et «complicité» de ce délit dans le cadre de cette enquête. Pour Marine Le Pen et son parti, il ne s’agit là que d’un « montage grossier », « boule puante», voire tentative d’ingérence de l’UE. « C’est un office contre lequel nous avons déposé plainte à deux reprises » et il y aura « évidemment une troisième plainte», a indiqué le président du RN Jordan Bardella à Cnews. « Les Français ne seront pas dupes des tentatives de l’Union européenne et des institutions européennes » pour « s’ingérer dans la campagne présidentielle et nuire à Marine Le Pen», a-t-il affirmé. « A chaque fois qu’elle est candidate, on lui sort une boule puante, à quelques jours de l’élection. Cela vient généralement d’ailleurs de l’Union européenne, d’une manière ou d’une autre », a relevé sur RMC Laurent Jacobelli, porte-parole de Marine Le Pen. «Coup tordu, mensonges, violence verbale… Je pense que l’équipe Macron est tellement fébrile qu’elle est prête à tout. L’Union européenne vient au secours de son petit soldat », selon lui.
H.Y/agences