Tenue de main de fer par des militaires qui savent ce qu’ils font, et où ils vont, l’AES (Alliance des Etats du Sahel), accompagne d’actes concrets sur le terrain chacune de ses déclarations. La capitale burkinabè, Ouagadougou, accueille ce jeudi 15 février la réunion des ministres des Affaires Etrangères de l’Alliance des États du Sahel (AES), selon l’agence de presse burkinabè officielle. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger avaient annoncé en septembre dernier la signature de la Charte Liptako-Gourma, instituant l’Alliance des États du Sahel, une alliance de défense collective, sur fond de tensions croissantes avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la dégradation des relations diplomatiques entre ces trois États du Sahel et la France, ancienne puissance coloniale. Une importante délégation malienne, comprenant notamment le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le colonel Abdoulaye Maiga, ainsi que le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, a été accueillie mercredi soir à l’aéroport international de Ouagadougou par des ministres burkinabè, dirigés par le ministre de la Défense, le général Kassoum Coulibaly, et le ministre des Affaires étrangères Karamoko Jean Marie Traoré. Le ministre malien des Affaires étrangères, cité par l’AIB, a qualifié cette réunion de « tournant majeur » pour l’Alliance des États du Sahel, compte tenu du contexte géopolitique et géostratégique. Une rencontre de hauts fonctionnaires des trois pays, préparatoire à la réunion des ministres de l’AES, s’est tenue du 12 au 14 février à Ouagadougou. Cette réunion préparatoire fait suite aux réunions des ministres des Affaires étrangères de l’AES tenues à Bamako les 30 novembre et 1er décembre 2023, au cours desquelles il a été question de « jeter les fondamentaux de l’architecture institutionnelle de l’AES et recommander la création d’une confédération ». par ailleurs, et dans une interview diffusée sur les ondes de la Télévision nationale et relayée par les médias africains, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Niger, a mis en avant le rôle crucial de la monnaie en tant que symbole de souveraineté, tout en rappelant la longue période durant laquelle les ressources de l’Afrique ont été illégalement exploitées. Comme prédit par nous depuis plus d’un mois, l’abandon du franc CFA n’en finit de se confirmer. Ainsi donc, la rencontre de ce jeudi peut-elle déboucher sur l’abandon du franc CFA et l’adoption d’une monnaie commune à l’AES. A suivre…
Wassim Benrabah