Assassinat de Djamel Bensmain : de nouveaux aveux avec l’ombre du MAK
Annoncés depuis ce matin, les aveux de cinq des 25 présumés responsables de la mort atroce de Djamel Bensmain ont été présentés par la DGSN via les chaines de télévision.
De la bêtise au MAK à l’assassinat horrible, les pas ont été vite franchis, des jeunes qui reconnaissent leurs responsabilités directes, qui disent regretter leurs gestes, d’autres affirment appartenir au MAK sans donner de précisions, sauf qu’ils ont participé activement au meurtre abject, cruel et gratuit d’un jeune de leur âge, poussé, lui, par une volonté d’aider son prochain et d’éviter autant que faire se peut de laisser mourir d’autres gens et il en est mort.
‘Je lui ai donné des coups de couteaux’
C’est le premier mis en cause qui raconte dans ses aveux qu’il a trouvé, à son arrivée, la victime jetée au sol devant la voiture de police « nous l’avons frappé et les gens nous ont dit qu’il fallait l’emmener vers la place Benboulaid pour le bruler. Je lui ai donné un coup de couteau puis un autre à l’aide d’un couteau qui m’a été remis par un jeune âgé d’environ 19 ans qui portait une casquette de côté et qui a le corps plein de tatouages », a-t-il avoué.
Il termina son aveu par une voix pleurnicharde en demandant pardon « pardonnez-moi, j’ai regretté mon geste ».
Le deuxième personnage à faire des aveux est âgé de 23 ans. « Je suis arrivé devant le commissariat, j’ai trouvé une foule nombreuse et la victime étendue au sol devant la voiture de police, nous l’avons tous frappé. Mes cheveux étaient noirs lors de cet évènement et je leur ai changé de couleur par peur d’être arrêté », a-t-il aussi affirmé.
Le troisième, un menuisier avoue avoir rejoint le MAK en 2012 : « j’étais trésorier. On nous donnait des affiches pour les coller aux murs par lesquelles on demandait à ce que Ferhat Mehenni soit le président de la Kabylie. Il y avait une femme dénommé Rachida Ider et un homme qui me donnaient les ordres », a-t-il affirmé.
‘j’ai mis un carton sur le corps de la victime pour alimenter le feu et que çà brule plus’
Un autre, natif de Larba Nath Irathen en 1999 : « je travaille à Hassi Messaoud en qualité de serveur, je suis venu directement au commissariat après avoir reçu un appel de mes amis, j’ai vu les pieds de la victime sortir de la voiture de police, je l’ai frappé, j’ai aussi vu deux individus que je ne connais pas l’un avec un tricot de peau et l’autre un pantacourt noir, ils l’ont emmené et ont demandé à la foule de le bruler. J’ai mis du carton sur le corps pour que çà brule plus, j’ai encore mis d’autres cartons pour alimenter le feu. Ceux qui ont commencé par mettre le feu au corps de la victime sont deux, le blond et un autre, tôlier de son état dont je ne connais pas le nom, il y a aussi un manœuvre », avoue-t-il. Il termine lui aussi par demander pardon en pleurant : « je demande à sa mère et son père de me pardonner, nous l’avons trouvé brulé, je ne savais pas ce que je faisais, ma conscience était absente en ces instants ».
Un autre encore, âgé de 34 ans, né à El Milia dans la wilaya de Jijel qui reconnait être un membre du MAK et habite dans la commune de Cheraga : « je suis en relation avec le MAK par le biais de Facebook où j’ai mis mon profil et j’ai été approché par un individu dont le profil était ‘M’hand Umazigh’ à travers lequel il ne parle que d’amazighité. Il m’a demandé quel niveau j’avais, je lui ai répondu que j’avais le niveau de 9ème AF, il me promit alors d’essayer de me recruter et on était en contact au temps du Hirak. Il m’a envoyé un message à travers lequel il me menaça de la colère de ‘Moul El Bernous’, en faisant allusion à Ferhat Mehenni. Il m’a dit que j’habite à Bouchaoui qui est un endroit stratégique près de Club des Pins, du centre national de criminalité et du commandement de la gendarmerie nationale », a-t-il raconté.
Enfin, le dernier qui est né en 1991 à Tizi-Ouzou, tourneur : « j’ai rejoint le MAK en 2016 où j’ai connu trois de ses membres ainsi qu’une femme qui a rejoint la France. Quand il y a une marche, j’en fais partie ainsi qu’en cas de rassemblement car je veux vivre dans une société fédéraliste », déclara-t-il, d’une voix qui ne trahissait ni peur ni regret.
Ainsi, les pièces de ce puzzle horrible, inhumain, impitoyable, exécuté par des personnages d’horizons divers, avec comme objectif commun la mise à mort de leur propre pays, sont en train de se mettre en place.
L’affaire, qui vise la stabilité et la paix de l’Algérie commence montrer sa véritable dimension, les principaux exécutants sont tombés, les tireurs de ficelle suivront grâce au savoir-faire des limiers de nos services de sécurité, DGSN en tête.
Tahar Mansour