Sous sa façade trompeuse de démocratie monarchique, le Maroc est une dictature impitoyable qui, désormais, déploie de moins en moins d’artifices pour tenter de s’en cacher. Le régime de Mohamed VI est en effet bien pire que celui de son père, Hassan I et sa sinistre « Carcel Negra ». ce constat juste et glaçant avait déjà été fait par la militante de la cause sahraouie et des droits humains dans un entretien qu’elle nous avait accordé depuis un peu plus d’une année. Or, voilà que celui-ci est renforcé dans un article à charge publié ce mardi par le journal le monde. Celui-ci commence par revenir sur l’affaire la répression impitoyable qui frappe toute la famille du youtubeur Jerando, dont les enfants, avant d’enchatonner sur l’affaire Fouad Abdelmoumni, dont nous avions déjà parlé depuis quelques jours. « La répression contre les voix dissidentes a franchi un palier supplémentaire au Maroc avec l’interpellation, début mars, de quatre membres de la famille du youtubeur Hicham Jerando. Installé au Canada, ce Marocain très actif sur les réseaux sociaux entend dénoncer dans ses publications la «corruption» dont se rendraient coupables des personnalités publiques et des hauts responsables du royaume. Lire aussi | L’arrestation de complices de Mohamed Amra, illustration de la bonne coopération judiciaire entre la France et le Maroc Si les autorités marocaines sont coutumières des mesures d’intimidation exercées sur l’entourage des défenseurs de la liberté d’expression, elles n’avaient pas, jusqu’ici, procédé à l’arrestation simultanée de plusieurs membres de la famille d’un dissident. C’est pourtant ce qui s’est produit avec l’intervention de la Brigade nationale de la police judiciaire de Casablanca, qui a interpellé et déféré le 1 er mars devant le tribunal d’Aïn Sebaa la sœur d’Hicham Jerando, le mari de celle-ci, le neveu et la nièce du youtubeur, Malak, âgée de 13 ans et atteinte d’une maladie rare ». Le scandale est total. Irrémédiable. Et aucune reculade n’est possible. Même pas la libération ce matin de gosse. D’autant que ce scandale est loin d’être un cas isolé. Il y a de cela quelques jours à peine, une autre condamnation de taille venait défrayer la chronique. « Les autorités ne prennent plus de gants » «On assiste clairement à un tour de vis de la répression», s’inquiète Ayad Ahram, vice-président de l’Association de défense des droits de l’homme au Maroc (Asdhom). Le responsable de cette organisation basée à Paris et mobilisée dans plusieurs dossiers estime que «la logique qui prédomine est la même : faire taire les voix critiques du régime». Le journal français reproche indirectement à Macron son soutien clairement affiché au régime de Mohamed VI. Si l’on ajoute à ce constat le retour de Trump à la tête des USA et la sulfureuse alliance entre Rabat et Tel-Aviv, la boucle est bouclé. Le régime dictatorial et colonialiste de Mohamed VI se sent pousser des ailes. Assuré qu’il est de son impunité. De sévères sanctions internationales s’imposent. Avis !
El Ghayeb Lamine