Bejaia : Stupeur après huit secousses successives
Les bougiotes vivent depuis une semaine, la peur au ventre. Pas moins de huit secousses se sont succédées, ces dernières 48 heures à Bejaia, dont deux d’une amplitude de 4.3 sur l’échelle de Richter, survenues respectivement vers 00 h30 et 03H30 hier jeudi, ont plongé dans la stupeur et le désarroi une large partie de sa population.
Dans une ostensible panique, des dizaines de familles ont dû instantanément sortir dans les rues, ou quitter leur foyer pour s’installer avec leur véhicule, dans les parkings publics, rapporte ce vendredi matin l’APS.
Vers 01 h du matin, l’esplanade du stade de l’unité maghrébine était congestionnée. Moins inspirés, d’autres ont préféré le front de mer, Leonardo Fibonnacci, à proximité du port commercial, mais vite ils ont dû déchanter.
Et pour cause : La première secousse a charrié un mouvement de chute de pierre, depuis la forêt des oliviers qui surplombe les lieux et la seconde accentué le phénomène, ajoutant un accès de frayeur aux noctambules.
Ce n’est qu’au petit matin que chacun a rejoint ses pénates, certes un tantinet apaisé mais lourdement abasourdi par cette nuit d’épouvante.
Pour rappel, plus de 300 bâtisses, réunissant constructions individuelles et collectives et structures publiques, ont été affectées, à des degrés de gravités divers, par le séisme qui a frappé Bejaia jeudi dernier, selon un premier bilan de l’organisme de contrôle technique de construction (CTC) dont les équipes poursuivent encore leurs travaux de prospection et de classification.
Les secousses ayant suivi, ont violement secoué certains quartiers, notamment ceux de la haute ville, familièrement appelé le « vieux Bougie » et mis à rude épreuve leur construction dont comme ce fût le cas à la rue Fatima, non loin du mythique lycée Ibn Sina et de la poste centrale, qui ont été littéralement éventrées.
Celles qui ont résisté ont dû essuyer de graves dégâts, balafrées ostensiblement par des fissures béantes et la disparition en ruine de leurs murs intérieurs ou façades.
Des images effrayantes et spectaculaires qui rendent compte de la puissance du tremblement de terre mais aussi de la stupeur des habitants des sites victimes, et qui, assurément redoutaient depuis des décennies une éventuelle catastrophe.
Prévenant, fort heureusement, nombres entre-deux ont dû, en effet, déserté les lieux et sauvé ainsi leur peau dès la première secousse. Et pour cause, la plupart des immeubles, étaient vides au moment du passage de la grande secousse.