Benjamin Stora dénonce les Français et les Algériens qui vivent d’une « rente mémorielle »
Auteur d’un rapport sur la colonisation de l’Algérie, l’historien Benjamin Stora a dénoncé, ce vendredi 22 janvier dans un entretien accordé à Europe 1, les personnes qui vivent « d’une rente mémorielle ».
Des personnes qui selon lui, sont « en France comme en Algérie », alors qu’il faut « en finir avec ça pour pouvoir avancer ».
Cette « rente mémorielle », ajoute-t-il, sert « à construire une politique, une clientèle politique et sociale” ». Par conséquent, la retirer « revient quelque part à leur enlever une sorte d’identité politique particulière ».
« Donc il faut en finir avec ça, parce qu’on a beaucoup de défi à affronter dans le futur avec l’Algérie : la question du terrorisme notamment, […] ou encore l’immigration », explique-t-il. Et d’ajouter, « on ne peut pas continuer à avoir des relations avec un pays sans aborder ces questions-là, ce n’est pas possible. Il faut avancer ».
Sa proposition phare consiste à mettre en place une commission « Mémoire et vérité » chargée de proposer des « initiatives communes entre la France et l’Algérie sur les questions de mémoire ».
Mercredi dernier, Benjamin Stora a remis ses conclusions au président français, Emmanuel Macron, sur « les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie ».
En Algérie, cette tâché a été confiée au mois de juillet par Abdelmadjid Tebboune, président de la République, à Abdelmadjid Chikhi, conseiller auprès de la Présidence de la République, chargé des Archives nationales et de la mémoire nationale.
Skander Boutaiba