Boukadoum : « La situation en Libye exige une attention soutenue de la communauté internationale »
Dans son allocution d’ouverture de la Session ministérielle du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), tenue par visioconférence, consacrée à la situation en Libye, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a rappelé aujourd’hui que depuis la tenue de la dernière réunion du CPS sur cette question en novembre 2020, des progrès significatifs ont été accomplis vers le rétablissement de la paix et de la stabilité dans ce pays.
Sabri Boukadoum rappelle dans son allocution que, dans une avancée majeure pour surmonter la crise, le Forum de dialogue politique libyen sous les auspices de l’ONU, a donné à la Libye son premier gouvernement unifié depuis août 2014. En mars dernier, la Chambre des représentants a approuvé le gouvernement intérimaire d’unité nationale, dont le mandat devrait se couronner avec l’organisation des élections prévues le 24 décembre 2021.
En ce qui concerne les militaires, le ministre des Affairées étrangères rappelle que, depuis sa signature le 23 octobre 2020, l’accord de cessez-le-feu tient toujours. Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé le 16 avril 2021 (par la résolution 2570) la composante de surveillance du cessez-le-feu de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), qui sera déployée à l’appui du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu dirigé et détenu par la Libye.
« Je saisis cette occasion pour féliciter tous les acteurs libyens pour leur engagement constructif dans ce processus et pour leur détermination à rétablir l’unité et la paix dans leur pays après des années de conflit et d’ingérences étrangères » se félicite M. Boukadoum, soulignant que malgré ces développements encourageants, de nombreux défis restent à relever en raison d’une décennie d’instabilité qui a causé des blessures internes profondes et graves.
A cet effet, M. Boukadoum rappelle que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour s’attaquer de manière globale aux tensions militaires, politiques et économiques sous-jacentes qui ont alimenté la crise en Libye. Par conséquent, la situation exige, selon le diplomate, une attention soutenue de la communauté internationale.
« En tant qu’organe décisionnel permanent de l’UA pour la prévention, la gestion et la résolution des conflits, notre Conseil est appelé à contribuer aux efforts en cours visant à consolider les acquis et à maintenir l’élan positif. Plus précisément, nous devons unir nos efforts avec les Nations Unies pour mieux aider le Gouvernement d’unité nationale libyen à réaliser les principales priorités de son plan d’action, notamment dans les domaines suivants:
Premièrement, au niveau politique: la tenue d’élections inclusives le 24 décembre restant l’objectif principal, l’UA doit aligner ses efforts sur cet objectif commun et apporter sa contribution pour assurer le succès de ce processus ainsi que la réconciliation nationale et la réunification des institutions nationales.
Deuxièmement, sur le plan de la sécurité: la pleine mise en œuvre de l’Accord permanent de cessez-le-feu, signé le 23 octobre 2020, y compris le retrait des combattants et mercenaires étrangers et l’application de l’embargo sur les armes du CSNU, en plus de déploiement efficace d’un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu dirigé et détenu par les Libyens, ce qui est primordial si nous voulons préserver la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye.
Troisièmement, sur le plan socio-économique: sans la restauration de l’économie, la satisfaction des besoins fondamentaux et la résolution de la situation humanitaire, la paix ne peut être durable. Par conséquent, le Gouvernement libyen mérite davantage d’appui dans ses efforts pour améliorer la vie quotidienne des Libyens, faire face aux conséquences de la pandémie de Covid-19 et protéger les réfugiés et les migrants.
Enfin, pour terminer, j’espère que nos délibérations d’aujourd’hui nous permettront d’identifier des mesures efficaces et concrètes pour aider le peuple libyen à parvenir à la paix, à la réconciliation et au développement » souhaite enfin Sabri Boukadoum dans son allocution.
Yahia Maouchi