Clôturant son séjour en Algérie : Le Hamas palestinien fixe ses lignes rouges
Le mouvement Hamas a organisé ce lundi une rencontre conviviale avec les représentants de médias algériens se comptant sur les doigts d’une seule main, connus pour leur engagement en faveur de la cause palestinienne. La Patrie News a été retenue dans cette « very short list », ce qui constitue un honneur et une distinction pour nous, après juste une année d’existence. Tour à tour Zaher Djebarine, ancien détenu dans les geôles sionistes et président de cette délégation, Oussama Hamdane, membre de la direction de Hamas et Mohamed Othmane, représentant de ce mouvement en Algérie, ont pris la parole pour expliquer avoir eu des rencontres fort fructueuses avec de nombreux représentants des institutions, partis politiques et mouvement associatif algérien. Au reste, nous avons rendu compte de ces rencontres régulièrement au fur et à mesure de leur déroulement. Et d’enchainer sur le classique jeu des questions-réponses. Une belle occasion pour les conférenciers, comme déjà fait avec nous auparavant, des rappeler que « le Hamas croit très fort à la réconciliation entre l’ensemble des factions palestiniennes ». Il y croit pour la principale raison qu’aucune victoire n’est possible en dehors de l’union des rangs. Voilà pourquoi, aussi, il a fait bon nombre de concessions durant les négociations qui avaient précédé la signature de l’historique déclaration d’Alger. Ces concessions se justifient aussi et surtout, expliquent les conférenciers, par le fait que le président algérien Abdelmadjid Tebboune a personnellement suivi le déroulement de ces négociations. Cette caution morale et politique a donc pesé très lourd sur la balance. Idem pour l’extrême efficacité de la diplomatie algérienne, saluée bien bas par les conférenciers. En revanche, le Hamas a fixé deux lignes rouges, absolument infranchissables pour lui, avant même le démarrage de ces négociations. D’abord, il est pour lui hors de question de reconnaitre l’entité sioniste. Et d’un. Il refuse de déposer les armes et de cesser de prôner la résistance tant que la Palestine n’aura pas été totalement libérée du joug colonialiste et néonazi. Quant à l’application sur le terrain de cette fameuse déclaration d’Alger, le Hamas y croit pour cette même raison qui la lui a fait signer, et accepter de faire plusieurs concession : à savoir la caution morale d’Alger, très respectée et très écoutée à l’échelle internationale, doublée de la mise en place d’une commission arabe de suivie de ces applications que présidera tout naturellement l’Algérie. En attendant, le Hamas continue de croire que le Fatah et l’Autorité palestinienne se plieront au jeu des élections, afin de rassembler les rangs, et de rendre leur légitimité aux (futures) institutions palestiniennes. Ce choix est jugé primordial, attendu que l’heure de l’affrontement final approche à grands pas, avec l’arrivée au pouvoir de néonazis qui n’hésiteraient pas à massacrer les Palestiniens jusqu’au dernier s’ils en avaient les moyens. Ben Gvir, qui vise un poste ministériel sécuritaire au sein du gouvernement Netanyahu est un monstre sanguinaire tellement cruel et criminel que même l’armée d’occupation sioniste a fini par le jeter. Désormais, chacun est tenu de prendre position fermement, de cesser de louvoyer, et d’arrêter de tenir le bâton par le milieu. In fine, les conférenciers, qui remercient chaleureusement l’Algérie, peuple et dirigeants confondus, confondent leurs propres martyrs avec les nôtres, et veulent s’inspirer de notre homérique combat libérateur. Notre soutien à cette cause juste et noble ne s’est jamais démenti, et n’a jamais faibli, même au détriment de nos propres intérêts. « Si le futur Etat palestinien devait un jour instaurer des visas pour les populations arabes, les Algériens en seraient dispensés de facto. Merci à vous. Un jour, nous prierons ensemble à Al Aqsa, troisième lieu saint de l’islam…
Mohamed Abdoun