Communauté internationale sur le conflit palestinien : Au-delà des professions de foi… une sournoise inertie
Depuis 1978, la journée internationale de solidarité avec la Palestine est célébrée sans que la cause d’un peuple spolié de ses terres et de sa souveraineté, persécuté continuellement, n’aboutisse réellement. Paradoxalement, la date de cette journée, instituée par la résolution 32/40B de l’Assemblée générale des nations unies en 1977, a été choisie en référence à l’Assemblée générale de l’ONU, qui a adopté, le 29 novembre 1947, la résolution portant partage de territoire palestinien en deux Etats. Depuis, l’entité sioniste ne cesse de grappiller sur les terres des palestiniens et le monde se restreint à une « solidarité » de façade.
Chaque année, depuis bientôt cinq décades, l’organisation onusienne enjoint les Etats membres (ceux qui y consentent évidemment) à organiser des expositions sur les droits des Palestiniens ou des activités culturelles conjointement la Mission permanente d’observation de la Palestine auprès de l’Organisation des Nations Unies. La tradition est scrupuleusement respectée ce 29 novembre 2022. Des conférences se tiennent à Genève, à New-York, à Bruxelles…. pour évoquer le dossier palestinien et la nécessité d’œuvrer à matérialiser une solution pacifique, fondée essentiellement sur les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité, lesquelles « consacrent le principe de la terre contre la paix ». Et au-delà ? Que des professions de foi qui n’aideront guère les palestiniens, exposés, en toute impunité, aux exactions de l’entité sioniste. Que vaut une solidarité formelle sans des actions probantes ? Rien, hormis médiatiser superficiellement, pendant quelques heures une fois par an, le supplice d’un peuple et un conflit qui se rapproche de son centenaire sans perspective d’une issue juste. « Le nombre croissant de pertes en vies humaines parmi les civils palestiniens, lors du nouveau déchaînement de violence en Cisjordanie occupée, m’attriste infiniment. Chaque perte de vie renforce les craintes et engendre de nouvelles violences » a résumé Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, dans un message de circonstance. « Les causes persistantes du conflit, à savoir l’occupation en cours, l’extension des colonies, les démolitions d’habitations et les expulsions, accentuent la colère et le désespoir » a-t-il poursuivi, exhortant, dans la foulée, l’occupant sioniste, à lever le siège sur « Ghaza et à améliorer les conditions de vie de tous les Palestiniens ». Sera-t-il entendu ? C’est peu probable. Le lobbying sioniste est si puissant en Occident, qu’il émousse les meilleures volontés de restituer aux palestiniens ce qui leur est indument pris depuis 1947.
« Le peuple palestinien a besoin de voir cette solidarité internationale traduite en démarches pratiques et des mesures exécutoires, ce qui requiert une position sérieuse et ferme de la communauté internationale, particulièrement du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations unies » a asséné, hier le président Tebboune dans un message adressé au peuple palestinien. Il a estimé qu’il convient « non seulement de mettre fin à l’entêtement de l’occupant et à son refus de respecter la légalité et les décisions internationales, mais aussi en s’élevant de manière efficace et forte contre le système d’implantation de colonies à travers lequel l’occupant sape toutes les opportunités de concrétisation de la solution à deux Etats, donnant lieu, ainsi, à une réalité amère de discrimination et de politique de deux poids, deux mesures ».
La cause palestinienne prévaut par un soutien indéfectible de l’Algérie et de nombre de pays arabe. Un soutien exprimé pleinement lors du Sommet panarabe, tenue à Alger le 1er et 2 novembre courant. L’Algérie est parvenue, aussi, à réunifier les factions palestiniennes, qui se livraient à des luttes intestines depuis plus de 30 ans. Mais comme dit l’adage populaire, une seule main ne saurait applaudir. La communauté internationale, sous l’égide de l’ONU, doit absolument entreprendre des actions concrètes et urgentes en faveur du peuple palestinien. La démarche relève de sa responsabilité morale, éthique et humaine.
S. Biskri