Le chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahu a interdit, ce mardi, à tous ses ministres et leurs agents de communiquer quoi que ce soit sur des réunions secrètes tenues avec des parties tierces, sans son aval personnel.
Cette décision fait suite au scandale suscité en Libye et ailleurs, après que son ministère des affaires étrangères ait dévoilé une réunion entre le MAE israélien et son homologue libyenne Najla Mankouch à Rome. Pour rappel, la divulgation de cette réunion a déclenché une vague de colère et de condamnation de la normalisation avec l’Etat sioniste, en Libye, et ailleurs.
Netanyahu a, même, été sermonné par la maison Blanche pour cette gaffe. Le scandale libyen est loin d’avoir livré tous ses secrets. Tant s’en faut. La rencontre entre les deux chefs de la diplomatie libyenne et israélienne n’est pas du tout le fruit du hasard. Tant s’en faut.
Des sources très bien informées qui suivent de très près ce genre de questions ultra sensibles nous révèlent en effet et en exclusivité que la rencontre à Rome entre Eli Cohen et Najla Mankouch avait été programmée de longue date, et mûrement aplanie par les services diplomatiques et de renseignements italiens.
En témoigne, par exemple la longueur et les détails contenus dans le communiqué israélien annonçant cette rencontre, recélant bon nombre de détails techniques, prouvant que des préparatifs méticuleux avaient précédé cette rencontre. Il y avait été question d’échanges d’expérience et de technologie en matière d’agriculture et d’irrigation en milieu aride et désertique.
Cette rencontre ne pouvait avoir eu lieu sans l’accord du chef du gouvernement libyen de coalition nationale, Abdelhamid Debaïba, ou du moins sans qu’il n’en ait été préalablement informé.
Aussi, la levée de bouclier généralisée des institutions libyennes, et de la rue de ce pays, dont le passé révolutionnaire persiste encore, a pris de court ce gouvernement qui, nous dit-on, préparait une normalisation à la marocaine, menée sur les chapeaux de roues avec, à la clé, une coopération sécuritaire pour imposer en Libye un régime d’apartheid racial à l’endroit des migrants subsahariens, à l’image de ce qui se passe en Palestine occupée et au Sahara Occidental.
Nos sources révèlent ainsi qu’Abdelhamid Debaïba était « conseillé en cela par des gens du Makhzen, déjà très impliqués dans de fausses tentatives pour régler la crise libyenne, mais dont les objectifs cachés et véritables ont toujours été de torpiller les louables efforts de l’Algérie en faveur de la stabilisation politique et sécuritaire de nos amis et voisins libyens. Il est clair, poursuivent nos sources, que des officiers de Mossad tiraient les ficelles derrière les rideaux. Leur objectif géostratégique étant de mettre définitivement et fermement les pieds en Libye et de finir d’encercler l’Algérie. L’implication d’Abdelhamid Debaïba semble évidente pour nos sources.
Ce dernier s’et en effet empressé de ‘sacrifier » sa cheffe de la diplomatie, Najla Mankouch, en ordonnant sa suspension. Cette dernière n’aurait pourtant jamais osé agir seule concernant un sujet aussi grave et important.
Abdelhamid Debaïba avait été rassuré et assuré par ses « conseillers » marocains. Selon ces derniers, une éventuelle trahison libyenne de la cause palestinienne n’aurait pas dû soulever plus de remous que les maigres manifestations déclenchées dans certaines villes du royaume chérifien.
Le machiavélisme de Mohamed VI et de son conseiller spécial André Azoulay les avaient poussés à faire signer l’accord de normalisation avec Tel-Aviv par les islamistes du PJD, d’Abdelilah Benkirane.
L’empressement d’Abdelhamid Debaïba à suspendre Najla Mankouch prouve qu’il était de mèche avec elle, et que ce tandem ne s’attendait pas à ce que les choses prennent aussi rapidement une pareille ampleur. Aussi, s’est-il immédiatement rendu à l’ambassade de Palestine basée à Tripoli. L’adage dit à juste titre que « qui se justifie s’accuse ».
El Ghayeb Lamine