Conflit russo-ukrainien : Poutine parle d’avancées positives, l’Otan ne veut pas faire la guerre à la Russie, l’UE temporise l’adhésion de l’Ukraine
Au seizième jour de l’offensive russe contre l’Ukraine, le bilan est affligeant : des milliers de soldats et de civils morts dans les deux camps, 2,5 millions de réfugiés, les principales villes ukrainiennes quasiment détruites, menace de guerre nucléaire ; triple crise énergétique, économique et humanitaire… L’enlisement de la crise risque d’impacter durement le monde, y compris les pays qui sont loin, géographiquement de l’Ukraine et de la Russie, tel que l’Algérie. Une issue diplomatique du conflit serait indéniablement la moins couteuse en vies humaines et économiquement. Elle est peut-être envisageable. Ce vendredi, le président Vladimir Poutine a annoncé, « des avancées positives » dans les négociations en cours avec l’Ukraine. « Je vais vous informer (…) de comment se passent les négociations, qui ont lieu presque tous les jours désormais. Il y a certaines avancées positives » a-t-il déclaré à son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko, sans en dévoiler davantage, mais en laissant entendre que ses exigences (démilitarisation de l’Ukraine et sa non-adhésion à l’Otan) seront forcément satisfaites. Dans l’autre camp, quelques indices plaident pour cette thèse. Le Secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, a déclaré, aujourd’hui à l’AFP, que l’organisation ne s’engagerait pas officiellement dans un affrontement militaire avec la Russie. « Nous avons la responsabilité d’empêcher que ce conflit (russo-ukrainien, ndlr) s’intensifie au-delà des frontières de l’Ukraine et devienne une guerre ouverte entre la Russie et l’Otan » a-t-il soutenu le jour ou le représentant de la diplomatie de l’Union européenne, Joseph Borrel, a affirmé avoir fait la proposition de doubler la dotation à l’Ukraine « avec 500 millions d’euros en plus pour des armements en soutien à l’armée ukrainienne ». En parallèle, les dirigeants des 27 membres de l’UE ont convenu, dans la nuit de jeudi à vendredi à l’issue d’une réunion de crise tenue à Versailles (France), de temporiser l’adhésion de l’Ukraine, sous prétexte que la procédure ne saurait aboutir tant que le pays est en guerre. « Le Conseil européen a pris acte des aspirations européennes de l’Ukraine et de son choix de se tourner vers l’Europe, conformément à l’accord d’association. Dans l’attente de cet avis, nous allons sans plus attendre renforcer encore nos liens et approfondir notre partenariat pour aider l’Ukraine à progresser sur sa trajectoire européenne » ont-ils déclaré conjointement pour atténuer l’effet de la décision, qui a déçu les espoirs du président Volodymir Zelensky.
S.B.