Le congrès de la Soummam, tenu à Ifri-Ouzellagen en août 1956, a constitué «un saut qualitatif» dans la conduite de la Révolution et contribué à la «rationalisation» des structures du mouvement insurrectionnel.
Le congrès de la Soummam du 20 août 1956, tenu deux années après le déclenchement de la guerre de libération nationale, a même « cimenté l’unité nationale », affirment unanimement des historiens et universitaires.
Prenant part à une journée scientifique sur cet événement marquant de la Révolution algérienne contre le colonialisme français, organisée à Tizi-Ouzou, les universitaires Youcef Sahel et Mezhoura Salhi, qui ont présenté des communications au cours de cette rencontre organisée par l’association culturelle et historique «Tagrawla 54/62» (Révolution 54/62) et abritée par le musée régional du Moudjahid, ont souligné que le congrès de la Soummam a été le ciment de l’unité nationale.
Revenant sur les acquis et l’apport de ce congrès, tenu à Ifri Ouzellaguen (Bejaia), le chercheur en histoire Youcef Sahel a souligné que cet événement «a défini le Front de libération nationale (FLN) comme le socle qui réunit toutes les énergies de la Révolution à travers le territoire algérien et a mis en place des structures de gestion collégiale et de coordination de toutes les actions menées à travers le pays».
En effet, «les décisions et recommandations du congrès, qu’elles soient politiques ou militaires, ont contribué à la rationalisation des structures du mouvement insurrectionnel».
A citer , à ce propos, sur le plan politique, la création du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) et du Comité de coordination et d’exécution (CEE), la mise à profit et implication des organisations de masse, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA).
Au sein de l’Armée de libération nationale (ALN), il y a eu l’institution de tribunaux avec la possibilité offerte à chacun de se défendre dans le but de prévenir et parer à toutes éventuelles pratiques ou dérives contraires à l’esprit de la Révolution, des soldes pour les combattants, une hiérarchisation des grades ainsi que la mise en place de services dédiés à la solidarité et à l’Etat-civil.
Ces directives et instructions qui «reflètent l’ingéniosité des dirigeants de la Révolution, ont permis de donner une homogénéité à l’action politique et militaire» avec cependant, «une souplesse qui laissait aux responsables la liberté d’agir selon leur appréciation de la réalité du terrain».
Il en est ainsi, du schéma organisationnel du découpage territorial des wilayas et des zones dont l’entière liberté a été laissée aux responsables sur le terrain. «Le congrès avait ainsi donné les orientations générales et laissé la liberté aux responsables, pour des raisons opérationnelles, de peaufiner le découpage selon les données et la réalité du terrain».
Parmi ces éléments, il y a, notamment, l’étendue du relief géographique, la présence de massifs forestiers permettant le repli, et de centres urbains ainsi que la densité démographique, des éléments dont les responsables, politiques et militaires, étaient mieux imprégnés.
R.N