Contribution/ Année 2022 : Ce qui attend nos gouvernants et les Algériens
(*) Par Hassen Kacimi
On ne peut pas parler de la nouvelle année 2022, sans dire quelques mots de l’année, qui est sur le point de s’écouler.
L’année 2021 a fait subir à la population mondiale, une situation pandémique dramatique, qui a emporté plus de 5.000.000 de personnes, dans le monde.
Ceci nous permet de relever un indicateur important, qui fait le constat de la faillite du système de santé mondiale, tenu en échec par ce Covid, mettant à dure épreuve, les États, mêmes les plus nantis.
L’année 2021 doit nous permettre de tirer des enseignements importants, pour entrer dans la nouvelle année, sur la pointe des pieds, tout en nous préparant à faire face, à d’autres défis, en estimant que le Covid va encore muter, durant toute l’année prochaine, tant que la science n’arrivera pas à mettre sur le marché, l’antidote, pour l’éradiquer.
On doit souligner, durant ces moments éprouvants, que la solidarité internationale n’a pas fonctionné, abandonnant les populations mondiales, les moins nanties, à leur sors.
Si on doit imaginer les scénarios de l’année 2022, en Algérie, on doit d’abord construire notre démarche, sur des constats et des hypothèses, qui ont toutes les chances de se dérouler, durant l’année prochaine.
Les premiers constats ne sont pas en notre faveur. L’Algérie enregistre plusieurs fragilités, en rapport avec un lourd héritage de gouvernance, des décennies passées, qui ont fait manquer à notre pays, plusieurs occasions, pour nous mettre à l’abri des turbulences internationales.
Ce sont ces fragilités qui ont constitué la priorité de l’action gouvernementale, pour réduire, les dysfonctionnements, mettre à niveau notre gouvernance, aux standards internationaux, engager toutes le réformes structurelles, en vue de rationaliser et de moderniser, la gestion des affaires de la nation.
Ce sont des dossiers lourds de l’année 2022, et à ce sujet, il est important de veiller à ce que ces réformes soient réalisées, dans les délais prévus, et au pas de course.
Pour cela, il est recommandé de prévoir une instance nationale de planification, pour faire des évaluations et des audits, au quotidien, en vue de corriger, en cours de route, toute anomalie.
L’Algérie évolue dans un environnement mondial crisogéne, qui sera impacté par toutes sortes de fluctuations économiques et commerciale, posant, en des termes très durs, la problématique de sécurité alimentaire et sanitaire, des populations.
Pour se mettre à l’abri de tout imprévu, les pouvoirs publics doivent surveiller de très près, le marché et la commercialisation des produits et biens de consommation, pour éviter toute rupture de stock, devant provoquer des tensions sociales, qui ne sont pas recommandées, dans la conjoncture actuelle.
Il est hélas regrettable, de constater, que dans ce segment de l’économie, les pouvoirs publics ne contrôlent pas suffisamment les marchés de gros, et les circuits de distributions, du producteur au détaillant, dans lesquels se sont installés des lobbys mafieux, que nous devons neutraliser, à tout prix.
Le nouveau dispositif législatif qui vient d’être mis en place, par les pouvoirs publics, doit réprimer lourdement les spéculateurs, qui ne reculent devant aucune morale, pour affamer les populations.
Deux dossiers importants, portant sur l’alimentation de la population et le maintient de la sécurité et de l’ordre publics, seront durement éprouvés, durant l’année 2022.
C’est pourquoi, les pouvoirs publics ne doivent tolérer aucune atteinte, à l’ordre et à la sécurité publique.
Si on doit garantir notre sécurité alimentaire et économique, les pouvoirs publics doivent absolument continuer à soutenir, fortement, les agriculteurs et les opérateurs économiques, qui sont le poumon de l’Algérie.
Notre pays doit à tout prix, maintenir une croissance appréciable, pour réduire les déficits, l’inflation, et garantir un équilibre de la balance des paiements. Une fois ces paramètres maintenus, on peut enclencher une amélioration de l’emploi, la réduction du chômage, et là réductions des poches de pauvreté.
Dans tout ce processus de rénovation de notre économie, le secteur bancaire semble être en retard. Il n’arrive pas à se redéployer, dans les pays frontaliers, pour soutenir l’effort d’exportation, vers l’Afrique.
Le lancement urgent de mégas projets et l’encouragement de la petite et moyenne entreprise, doivent ouvrir de fortes perspectives, en matière d’emploi.
L’Algérie enregistre 14 millions de jeunes, dans les trois paliers de l’enseignement, primaire, moyen et secondaire. Une telle donnée, doit nous faire réfléchir, dès à présent, à mettre en place, toutes les conditions de leur intégration économique et sociale.
Le secteur de l’animation culturelle est un désert, et la jeunesse Algérienne n’a aucun débouché, pour faire la fête et la liesse. Heureusement, le football est venu à la rescousse, pour donner une bouffée d’oxygène, à cette jeunesse, qu’on ne doit pas négliger, pour son confort, sa santé et son bien être.
L’Algérie dispose de l’une des plus grandes nappes phréatiques du monde, au sud ouest du pays. Elle peut constituer une alternative, à la sécheresse, qui frappe le pays, en réalisant un Mégaprojet hydraulique, devant raccorder nos barrages, à cet océan d’eau potable, qui se renouvelle naturellement, et qui peut mettre notre population, à l’abri de la détresse hydrique.
L’Etat doit accentuer le processus de lutte contre la corruption, à tous les niveaux, en sanctionnant avec une main de fer, toutes formes de déviance, en matière de gouvernance.
La réalisation des réformes du gouvernement, doit se faire avec une oreille très fine, en direction des opérateurs économiques, qui souhaiteraient rencontrer le président de la république, pour exposer les nombreuses difficultés, auxquelles ils sont encore confrontés.
Si les frontières sont bien gardées, par contre, la subversion ne passe pas par les frontières. Pour faire face aux nouvelles guerres subversives, l’Algérie doit sortir l’artillerie lourde, pour frapper, là où ça fait le plus mal !
L’Algérie doit mobiliser tous les moyens, pour lutter, avec force, contre cette migration massive, redéployées, sciemment, vers l’Algérie, par des parties qui nous sont hostiles, pour bouleverser la cohésion sociale, dans les wilayas du sud, et menacer, avec le temps, notre stabilité et notre unité .
La banque mondiale vient de nous transmettre ses meilleurs vœux, pour l’année 2022, en prévoyant un scénario surréaliste, à savoir l’effondrement de l’Algérie.
On ne présentera pas nos meilleurs vœux à la banque mondiale, mais en les présentera au peuple Algériens, pour le conforter et le tranquilliser, pour lui dire qu’il y a des hommes et des femmes, qui veillent, sur ce grand pays l’Algérie.
Si l’Algérie arrive à boucler tous ces dossiers en 2022, notre pays sera en mesure de riposter aux futures menaces, déstabilisatrices, de manière efficace et dissuasive, en protégeant la stabilité et l’unité du pays.
La réalisation de toutes ces actions, durant l’année 2022, doit, sans aucun doute, renforcer notre résilience et protéger, la population, l’intégrité et l’unité de la nation.
De tels résultats, doivent constituer le meilleur moyen, devant rétablir la confiance, entre les gouvernants et le peuple.
Mes meilleurs vœux au peuple Algérien.
(*) Hassen Kacimi
………………………………………………………………………………………………………..
Biographie
– Ancien directeur au ministère de l’intérieur , ayant présidé pendant 5 ans , le comité interministériel chargé de l’étude et du suivi des problématiques migratoires.
– Gestion des crises, au sein du centre opérationnel du ministère de l’intérieur , que j’ai dirigé pendant cinq ans .
– Expert international des flux migratoires, reconnu par des organisations onusiennes.
– Expert du Sahel et de la gestion des crises.
– Représentation de l’Algérie, à l’étranger , en tant qu’expert.
– Plusieurs communications, à l’université de sciences politiques et l’école des sciences politiques.
– Plusieurs communications à l’école de guerre de Tamenfoust
– Distinction de l’institut fédéral allemand des hautes études de sécurité