Contribution
ODD 2030 : MISSION IMPOSSIBLE
Par Fernando Novo Lens
Récemment, du 5 au 15 juillet, la réunion du Forum politique de haut niveau sur le développement durable s’est tenue à New York pour évaluer les progrès réalisés par notre planète dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable 2030.
Bien que l’inauguration ait été marquée par l’espoir d’atteindre les Objectifs de Développement Durable en 2030, 8 ans après cette date et compte tenu des progrès mondiaux insuffisants réalisés jusqu’à présent, le fait d’atteindre ces objectifs est devenu une réalisation vraiment difficile et improbable.
Il faut rappeler que les 8 Objectifs de Développement du Millénaire établis par les Nations Unies en septembre 2000 et à atteindre en 2015, se sont transformés, vu qu’ils n’avaient pas été atteints, en 17 Objectifs de Développement Durable à atteindre en 2030.
Et peut-être que certains d’entre vous, vous souviendrez qu’en 2020, les 10 années restantes jusqu’en 2030 pour atteindre ces objectifs étaient appelées la Décennie d’Actionpar les Nations Unies. La raison en était que des progrès avaient été accomplis dans de nombreux endroits, mais, en général, les mesures visant à atteindre les objectifs ne se développaient pas avec la vitesse et l’échelle nécessaires.
En effet, en septembre 2019, le Secrétaire général des Nations Unies a appelé tous les secteurs de la société mondiale à redoubler d’efforts aux niveaux mondial, local et personnel afin de mener à bien cette Décennie d’Action dans laquelle nous nous trouvons actuellement.
Mais la pandémie due au COVID-19 est arrivée et au niveau mondial, elle a signifié un sérieux recul dans de nombreux objectifs qui avaient connu un certain élan (santé, scolarité, travail, entreprises, etc.) et qui a de nouveau appelé à remettre en cause la réalisation de ces Objectifs à la date prévue.
Et…étant donné que nous proposons continuellement des dates et des objectifs qui sont très beaux et importants mais que nous ne sommes pas en mesure d’accomplir globalement et dans l’état actuel des choses (pandémies, crises économiques, conflits d’intensité différente, etc.), cela me donne l’impression qu’un ou deux ans avant cette échéance de 2030 et en gardant le nom voire en le changeant (il faut faire les gros titres et donner l’impression qu’avec un nouveau nom tout prend force et vigueur) l’accord pourrait être retardé et instaurer un moratoire pour cette réalisation , par exemple, encore 10 ans… jusqu’en 2040 ou au-delà…
En d’autres termes, pour être claire et ne pas laisser de doutes, nous n’allons pas accompli globalement les Objectifs de Développement Durable fixés pour 2030. Nous sommes face à une mission impossible et, contrairement aux films du même nom, nous n’allons pas accompli ces objectifs même en le dernier instant.
Et les raisons de ne pas atteindre les objectifs ? De manière générale, on pourrait parler, entre autres, d’absence de décision, de changements législatifs et d’impulsion nécessaire par quelques administrations ; manque de collaboration entre les nations et de nombreuses entreprises, nous ne réalisons toujours pas qu’il s’agit d’un problème mondial et si certains pays ne se conforment pas, le continent dans lequel ils se trouvent ne se conforme pas et si le continent ne se conforme pas, le monde ne se conforme pas ; et aussi, le manque d’information, de formation et de mobilisation d’une grande partie de la population qui, en fin de compte, c’est à elle d’exiger ces changements aux gouvernements et aux entreprises.
Par exemple, et pour mettre en lumière la mécanique de notre société, nous avons inventé les droits d’émission de CO2 (qui ont même un marché) qui n’est rien d’autre qu’une formule créée pour que les entreprises paient en fonction de leur charge polluante (la réduction et l’élimination desdites émissions) et que, dans sa pire facette, certaines entreprises ayant une charge polluante importante continuent de le faire en payant d’autres pays plus pauvres qui n’ont pas d’industrie. Ainsi ils paient pour continuer à polluer ce qui leur appartient et l’équivalent d’un autre, au lieu d’agir sur leurs processus de production pour éliminer les émissions polluantes. Ensuite, il y a des pays qui ne sont pas complètement développés et dont la technologie ne leur permet pas de réduire ces émissions et qui continuent à polluer. De cette façon, le problème est toujours présent dans notre société, dans notre monde.
Ou quand un pays paie un autre pour pouvoir stocker ses restes radioactifs ou ses plastiques et autres déchets, ou quand des navires sont transportés d’un pays à l’autre pour être démantelés sans aucune mesure de sécurité pour les travailleurs ou l’environnement. Nous n’éliminons pas les déchets ou ne résolvons pas le problème, nous les déplaçons simplement d’un endroit à un autre ; la mauvaise chose est que tous les sites sont sur notre planète et, par conséquent, la pollution finit par nous influencer dans une mesure ou une autre.
Mais reportons notre attention sur ces Objectifs de Développement Durable, ces 17 objectifs qui devraient faire de ce monde un endroit plus durable, plus juste et plus humain et digne pour tous. Le fait que nous n’allons pas les accomplir en 2030 ne signifie pas que nous arrêterons de travailler, bien au contraire, nous devons redoubler d’efforts pour essayer d’atteindre le pourcentage de conformité le plus élevé possible. N’oublions pas qu’il s’agit d’atteindre la durabilité environnementale, économique et sociale.
Je dois avouer qu’après une expérience professionnelle qui m’a amené à travailler partout dans le monde et à développer des projets sur quatre continents pendant 30 ans, pour moi le principal ODD est le 6 “Eau propre et assainissement”. Et je dis que c’est le principal parce que c’est celui qui permet, en grande partie, que les autres aient lieu.
Quand j’allais à l’école quand j’étais enfant, on nous disait toujours que « l’eau c’est la vie ». Maintenant, je suis un peu plus âgé, j’ai un peu voyagé et j’ai collaboré à différents projets à travers le monde et je confirme que cette phrase est toujours vraie. Sans eau, il n’y a pas de vie, il n’y a pas de croissance, il n’y a rien…
Imaginez un développement touristique sur la côte qui ne dispose pas d’eau H24 en quantité et qualité suffisante…
Imaginez une personne qui vit à la campagne et qui veut construire une maison ou un petit hôtel pour accueillir des touristes et ainsi pouvoir donner un avenir à sa famille, ses enfants. Sans un approvisionnement continu en eau, ce désir, cet effort serait stérile et cet avenir n’existerait pas…
Imaginez une famille qui vit dans une région montagneuse et a peut-être un petit troupeau de moutons et l’eau est indispensable pour les nourrir…
Imaginez maintenant une famille qui vit dans une zone aride, voire désertique, et qui ne peut pas avoir de l’eau dans une parcelle de terrain pour pouvoir faire pousser des céréales, etc. et pouvoir subsister. En raison du manque d’eau et cela les oblige éventuellement à émigrer vers une autre région ou un autre pays. Saviez-vous que 10% des migrations climatiques sont dues au manque d’eau ?
Nous continuons à imaginer et pensons maintenant à une famille qui vit dans une ville ou un village et qui n’a pas d’approvisionnement en eau H24 et donc, leur vie est conditionnée par la disponibilité de l’eau dans leurs robinets. Aux heures d’eau ils reçoivent un jour sur 2, sur 3 ou pire…
Imaginez maintenant une personne qui a une industrie ou un commerce dans une ville comme un restaurant, une cafétéria, salon de beauté ou salon de coiffure ou bien, une salle de sport, pour donner quelques exemples, et qui a besoin d’eau H24 en quantité et qualité pour que son commerce fonctionne correctement.
En voyant ces exemples, pensez-vous que le manque d’eau H24 signifie une vie bien remplie ? Pensez-vous qu’une telle vie offre les mêmes opportunités aux gens ? Cela nous semble-t-il normal que nous n’ayons pas de l’eau disponible en permanence et que nous ne puissions pas prendre de douche avant d’aller au travail ou en en revenant ? Est-il acceptable que des enfants aillent à l’école sans s’être propres ? Ou que pour faire le ménage à la maison il faut attendre une journée entière (ou plusieurs) pour avoir de l’eau au robinet ? Et si vous voulez faire du sport ou toute autre activité physique, ne devriez-vous pas pouvoir prendre une douche à la fin ? Ce ne sont là que quelques exemples de ce que signifie le manque d’eau dans la vie quotidienne. Je suis sûr que vous pourriez en ajouter quelques autres.
Eh bien, c’est pourquoi je crois qu’une bonne gestion qui donne accès aux services d’eau et d’assainissement est essentielle pour le développement des personnes, des entreprises, du pays.
Avec une gestion adéquate et efficace de l’eau, de nombreuses familles, des milliers de familles, n’auraient pas besoin d’avoir de petits réservoirs d’eau dans leurs maisons pour assurer la continuité de ce liquide lorsqu’il fait défaut (et cela signifie un coût important pour de nombreuses familles). Je vous assure que j’ai vu cette situation douloureuse et malheureuse dans de nombreuses régions du monde et c’est l’une des premières choses que les administrations, les pays, devraient mettre le maximum d’efforts à résoudre. Pour l’amélioration de la qualité de vie et de la dignité de ses habitants.
En fait, dit Ibn Khaldoun, qui était un célèbre historien, sociologue, philosophe, etc. (Tunisie 1332 – Le Caire 1406) que pour que la vie dans une ville soit agréable, il fallait assurer comme première condition « l’existence d’une rivière ou d’une source d’eau pure et abondante sur votre emplacement, puisque l’eau est une question de capital importance et l’avoir immédiatement évitera beaucoup de désagréments aux voisins ». Nous voyons que cette pensée est toujours réelle et vraie six siècles plus tard… et le sera toujours.
Et sur cette base, une ville ne peut être considérée comme véritablement développée selon les standards internationaux (et les Objectifs de Développement Durable) tant qu’elle n’a pas accès à l’eau potable et à l’assainissement et que ces services fonctionnent en continu 24h/24 et sans interruption d’approvisionnement ni pannes. A l’époque, quand je travaillais à la Société de l’Eau et de l’Assainissement d’Oran (SEOR), dans la première année de collaboration avec nos collègues algériens, on avait réussi à faire passer l’approvisionnement en eau d’une fois tous les deux jours à 95% de la population ayant de l’eau H24. Plus tard le service s’est amélioré, même dans les communes de la wilaya grâce au bon travail de ses professionnels.
Et pour gérer efficacement ce service d’approvisionnement en eau et d’assainissement et répondre à une série d’objectifs de gestion, il faut établir une série d’indicateurs de ladite gestion propres à chacune des parties des processus, qu’il s’agisse de la collecte d’eau d’un rivière, un puits, un barrage ou la mer ; qu’il s’agisse du traitement de l’eau dans les différentes stations de traitement d’eau (de mer, souterraine ou de surface) ; qu’il s’agisse du réseau d’approvisionnement d’eau potable ou d’assainissement ; qu’il s’agisse des usines d’épuration de l’eau résiduel et le recyclage ultérieur de l’eau pour l’agriculture, l’irrigation, etc. Il est très important de procéder à une épuration correcte des eaux usées car elles sont ensuite restituées à la nature ou, mieux encore, réutilisées.
Lors d’une mission dans le sud de la Chine (lac Dianchi, Kumming, province du Yunnan), l’eau du lac était verte et nocive car les industries rejetaient leurs émissions directement dans le lac sans traitement. Et un Plan Directeur, une Feuille de Route devait être mis en place pour purifier les eaux (tant pour la population que pour les industries) et pour que le lac redevienne un lieu sain pour l’environnement et pour la population.
Il y a une chose qui est particulièrement importante et c’est de connaître la performance du réseau d’approvisionnement en eau de la population. Une bonne et efficace gestion nous donne des rendements de 95%, c’est-à-dire que pour 100 litres qui sortent des stations de traitement d’eau ou des puits, 95 litres parviennent à l’abonné. Les 5 autres litres (les 5% restants) de pertes sont presque impossibles à éviter à cause de petites fuites, de joints qui perdent de l’eau, etc. Mais comme je l’ai dit, cet objectif de 95 % de performance dans le réseau d’eau potable doit être visé.
Dans une de mes missions à Port-au-Prince (Haïti) le réseau d’approvisionnement était très petit et avec un très faible rendement (moins de 25%) et presque sans chlore comme désinfectant, ce qui a causé des problèmes pour la population et aussi, le réseau d’assainissement n’existait pas et nous avons dû procéder à une reconstruction des réseaux pour approvisionner la population. Cette mission a eu lieu immédiatement après le tremblement de terre de 2010 et l’absence de réseau d’assainissement et les déficiences du réseau d’approvisionnement et sa désinfection correcte de l’eau ont été l’une des raisons pour lesquelles l’épidémie de choléra s’est abattue sur la population.
Ceci est important car il existe de nombreux réseaux d’eau potable dans le monde qui ont plus de 30 ans et qui sont des sources importantes de perte d’eau et, s’il s’agit de fibrociment, de perte de qualité de l’eau, aussi. C’est pourquoi il est souhaitable de procéder à l’entretien et à la rénovation corrects des réseaux d’adduction d’eau potable et d’atteindre de bonnes performances avant d’entreprendre la construction de nouvelles stations de traitement d’eau, car si on construit les stations mais que les performances restent faibles (par exemple, 40 – 50 % de pertes) sur 100 litres que nous envoyons à la population, seule la moitié arrivera. C’est-à-dire que l’autre moitié, et nous parlons d’énergie, de réactifs chimiques pour le traitement de l’eau, etc., est gaspillée. Et c’est un gaspillage d’argent qui pourrait être utilisé pour améliorer la gestion du service aux citoyens.
Disposer d’outils informatiques tels que SIG et d’autres plus modernes facilite grandement le travail des professionnels, la collecte de données et cela permet une prise de décision en temps réel qui aide à mieux gérer la demande et l’approvisionnement en eau potable de la population.
Ceci n’est qu’un petit exemple, comme le fait que les barrages doivent faire l’objet d’un entretien adéquat(comme toutes les installations hydrauliques) et leurs fonds doivent être dragués tous les 3 ou 5 ans selon leur capacité, leur taille, afin d’éviter qu’en période de sécheresse on constate que les 5 derniers mètres de niveau (par exemple), 3 mètres sont des boues.
En Espagne, j’ai eu une expérience il y a des années où, en raison d’une sécheresse prolongée, le réservoir qui alimentait l’une de mes stations de traitement d’eau potable avait à chaque fois un niveau plus bas et l’eau était de moins bonne qualité, ce qui nous obligeait à dépenser plus de réactifs chimiques et l’énergie dans son traitement, jusqu’à ce qu’enfin il ait été possible de draguer, nettoyer le barrage et l’eau d’origine revienne à avoir une qualité acceptable qui nous a permis d’avoir des coûts de traitement moins élevés et une meilleure qualité de l’eau.
Lorsque nous parlons de puits, nous devrions avoir des cartes hydrologiques de la région et du pays. Je l’ai réalisé au Mexique lorsque nous avons collaboré pour améliorer l’approvisionnement de la population de Saltillo (Coahuila).
Dans une bonne gestion de l’eau, il est nécessaire d’avoir une vision globale, holistique, à 360º en termes de vision de l’entreprise dans son ensemble et de tout le pays et réaliser qu’une bonne gestion de l’eau a une relation directe avec l’agriculture et avec la capacité de produire de l’énergie. On parle toujours du triangle eau-alimentation-énergie et, dans la mesure du possible, nous devons avoir une vision globale, une vision pays si nous voulons réussir notre gestion.
Nous n’avons pas de temps à perdre pour entreprendre ces changements et ces actions. C’est-à-dire que j’ai le temps, mais le propriétaire de certains moutons ou agneaux qui ne peuvent pas boire ce dont ils ont besoin pour se développer et grandir, n’a pas le temps. Et l’agriculteur qui ne voit pas pousser sa récolte par manque d’eau, n’a pas le temps non plus.
Or la personne qui veut démarrer une entreprise dans laquelle l’eau fait partie des besoins ou de son cycle de fonctionnement, n’a pas le temps non plus.
Nous ne parlons pas du temps des gens qui vivent dans les grandes villes du monde et travaillent dans des bureaux luxueux, centraux et confortables ; ceux-ci ont tout le confort possible et j’en suis content…
Nous parlons des personnes, hommes, femmes et enfants qui ne peuvent pas mener une vie normale à cause du manque d’eau, tout d’abord, et d’autres éléments qui sont rapportés dans les Objectifs de Développement Durable et dont le respect devrait atteindre 100% en 2030 , mais ce ne sera pas possible et je ne suis pas content du tout et la vérité est que cela m’inquiète beaucoup.
Dans ce monde globalisé, nous sommes tous connectés de telle manière qu’un pays a une influence sur son continent et que ce continent a une influence sur le monde. Pour être plus clair, si l’Algérie s’améliore, l’Afrique s’améliore et si l’Afrique s’améliore, le monde s’améliorera.
L’Algérie a un grand potentiel d’amélioration en termes de conformité avec les Objectifs de Développement Durable. Elle s’est considérablement améliorée sur plusieurs aspects (pauvreté, faim zéro, éducation, industrie, infrastructure, consommation responsable, action climatique, vie sur terre, paix, justice et institutions solides et collaboration pour atteindre les objectifs)et s’elle continue comme ça et surtout s’il se développe rapidement et efficacement en termes de gestion de l’eau (et de la relation eau-agriculture) elle pourrait devenir un “hub” important sur la durabilité avec un double regard : L’Afrique et le monde arabe.
Tant les sommets que les réunions qui se tiennent au sein de l’Union africaine, comme celui qui se tiendra à Alger les 25 et 26 juillet sur les télécommunications ou le Sommet Arabe qui se tiendra les 1er et 2 novembre à Alger, sont toujours des occasions de mener actions et changement durable, afin d’atteindre 2030 avec le pourcentage maximum d’objectifs de développement atteints.
Et comme je le dis toujours, n’oublions jamais que derrière les chiffres, les pourcentages, il y a des gens, il y a des familles, il y a des entreprises qui ont besoin de se développer et d’avoir un certain avenir et le type de gestion que nous mènerons dépendra, dans une large mesure, sur leur bien-être et leur développement futur, ainsi que sur le développement du pays.
Il s’agit pour le pays, pour l’Algérie, d’avoir un développement durable, c’est-à-dire équilibré dans ses différentes facettes économiques, environnementales et sociales, intégré et cohérent entre toutes les régions.
Ce n’est pas seulement l’amélioration de son avenir en tant que pays, mais aussi en tant que zone géographique à partir de laquelle elle peut diriger un continent (par exemple, le score moyen de l’Algérie est supérieur à la moyenne de la région en termes de conformité aux Objectifs de Développement Durable) et à partir de laquelle elle pourrait avoir une présence et une influence significatives dans le monde entier.
Fernando Novo Lens
Expert en gestion de l’eau, durabilité et économie circulaire.
Président de l’Association Culturelle Hispano-Algérienne “Miguel de Cervantes”