C’est ce qu’a crié haut et fort la plateforme «le Chili sans accord de libre-échange», imposé par l’Occident au sud global pour en poursuivre le pillage.
Déclaration conjointe de la plateforme «le Chili sans accord de libre-échange» à l’occasion de la visite au Chili du Premier Ministre espagnol, Pedro Sanchez.
La visite du Chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, n’est pas la bienvenue pour ceux qui défendent la souveraineté des peuples. Sanchez voyage accompagné d’hommes d’affaires de son pays pour profiter des nouveaux avantages dont ils bénéficieraient en termes d’infrastructures et de prix.
Le gouvernement espagnol, qui se présente comme progressiste, a été un gros promoteur du traité néocolonial récemment approuvé par le Parlement européen, qui n’a pas encore été voté par le Parlement chilien. Il continue, pendant ce temps, de vendre des armes à Israël, ne se conformant pas à ses propres déclarations et ignorant les exigences exprimées lors de grandes mobilisations citoyennes contre le génocide perpétré par Israël contre le peuple palestinien ; et soutient le Maroc dans son occupation colonialiste et illégale du Sahara occidental, ignorant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Il s’aligne ainsi sûr la position de l’Union européenne face à ces crimes contre l’humanité.
La plateforme «le Chili sans accord de libre-échange» fait noter que le récent vote du parti du gouvernement espagnol, le PSOE, en faveur du traité entre le Chili et l’Union européenne contraste fortement avec les convictions d’importants secteurs sociaux et politiques espagnols de gauche, souverainistes et progressistes, qui rejettent ce traité, soulignant qui va à l’encontre de la justice climatique et représente des intérêts qui s’opposent la souveraineté alimentaire et l’agriculture, en plus de générer d’autres impacts négatifs. Une fois de plus, nous nous retrouvons face à un dirigeant éloigné du monde social et des véritables problèmes auxquels il est confronté.
Révolte paysanne en Europe
Le vote sur l’accord du 29 février a été adopté par le Parlement européen par 347 voix pour, 45 abstentions et 148 voix contre. Les députés espagnols du groupe de la gauche au Parlement européen (comme Manuel Pineda, Miguel Urban, María Eugenia RodriguezPalop, Esther Sanz Selva) et aussi du bloc nationaliste galicien (Ana Miranda) ont voté contre celui-ci. Dans le même temps, au cours du mois de février, la mobilisation sans précédent des agriculteurs européens contre les accords de libre-échange a connu des étapes marquantes à Valence, Madrid, Séville, ainsi que dans les territoires catalans (avec le mouvement #RevueltaPagesa) et basques, avec des manifestations, des barrages routiers, des semi-remorques, témoignant des difficultés rencontrées par la paysannerie de l’État espagnol. Andani García, leader paysan basque et membre de la Coordination européenne de La VíaCampesina a alors déclaré :»Le rejet des accords de libre-échange et la revendication d’un revenu décent sont au cœur des mobilisations des agriculteurs en Europe».
En décembre dernier, d’autres organisations espagnoles ont signé la lettre : « Assez de pillage colonial. Non au traité Chili-Union européenne » promue par la plateforme «le Chili sans accord de libre-échange».
Dont se démarquent Attak, Écologistes en Action (Cantabrie et Catalogne), Sol de Paz Pachakuti (Galice), ELA (Pays Basque), Association VidaSana, Femmes en noir contre la guerre (Séville), Trawunche (Madrid), Centre de conseil et d’Études Sociales (CAES), Solidarité Internationale, Association des Droits de l’Homme d’Andalousie, Confédération Générale du Travail, GarbancitaEcologica et Société Espagnole d’Agriculture Écologique et Agroécologique.
Plus de caractéristiques coloniales
D’autre part, le vote officiel de l’Espagne approuvant l’accord UE-Chili, qui intègre un système d’arbitrage similaire à celui contenu dans le traité sur la Charte de l’Énergie (TCE), a eu lieu le même jour que le Parti Socialiste espagnol (parti de Pedro Sanchez, qui préside également l’Internationale Socialiste)a soutenu au Parlement la sortie de l’Espagne dudit traité (TCE), en rejet du même système d’arbitrage entre investisseurs et État. Cette apparente incohérence est un autre exemple du caractère néocolonial de ce traité.
L’Espagne et l’Europe se sont retirées du Traité sur la Charte de l’Énergie pour se protéger contre de puissantes entreprises qui pourraient poursuivre leurs États en justice s’ils adoptent des mesures pour réduire les combustibles fossiles.
Or, ils ont, en même temps, approuvera possibilité pour leurs sociétés transnationales de poursuivre le Chili en justice en utilisant le même système, par exemple si le Chili prend des mesures pour mettre fin aux dommages socio-environnementaux générés par la surexploitation du lithium ou encore les terres rares nécessaires à la transition énergétique européenne.
Les problèmes urgents qui affligent le Chili et affectent les droits et la qualité de vie des Chiliens ne feront que s’aggraver avec le Traité et les investissements salués par les gouvernements espagnol et chilien.
Non au traité Chili-Union européenne !
Assez de pillage colonial !