De rares pays condamnent l’agression de la Mosquée Al-Aqsa : Le monde ne voit pas ce qui se passe en Palestine
La police sioniste a fait, ce vendredi, une violente incursion dans l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, portant atteinte à l’intégrité physique de 153 palestiniens et embarquant dans les fourgons cellulaires menottés comme des malfrats, plus de 400 autres. En sus de cette agression caractérisée, elle a profané un lieu de culte musulman, empiétant ainsi et sur les droits humains et sur la sacralité d’une enceinte religieuse.
Ce qui s’est passé aujourd’hui à Al-Qods, en Cisjordanie, ne semble pas ébranler la communauté internationale, prompte pourtant à s’émouvoir au moindre incident de guerre survenant en Ukraine. Rares sont, en effet, les pays qui ont condamné fermement, ou plus timidement, les violences commises, contre les palestiniens, dépouillés de leurs terres, de leurs richesses et spoliés de leur identité et de leur pratique religieuse.
Devant l’escalade des exactions sionistes, le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Rudeineh, a estimé qu’une « ‘intervention immédiate de toutes les parties internationales pour arrêter cette agression israélienne barbare contre la mosquée al-Aqsa est nécessaire, afin de ne pas perdre le contrôle de la situation », assimilant l’entrée des forces d’occupation dans la chapelle al-Qibli, « à une déclaration de guerre contre notre peuple palestinien ». Serait-il entendu par les dirigeants du monde, qui ne cessent de dénoncer –à juste titre dans l’absolu- l’invasion des forces russes en Ukraine ? Pas évident. D’ailleurs le Coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a abordé la question sous une optique plus prudente, en mettant dos à dos l’agresseur et l’agressé. Tout en exprimant « une profonde préoccupation », il appelé à « l’arrêt “des provocations » et a incité « les dirigeants politiques, religieux et communautaires de tous bords à aider à calmer la situation afin d’éviter de répandre une rhétorique incendiaire et dénoncer ceux qui cherchent à aggraver la situation ». Il a précisé que les Nations unies sont « en contact étroit avec les principaux partenaires régionaux et les parties au conflit pour calmer la situation ».
Autrement, les Etats qui ont condamné l’attaque de la mosquée Al-Aqsa ne sont guère nombreux. Ils se comptent, à vrai dire, parmi les soutiens traditionnels à la cause palestinienne, à leur tête l’Algérie.
Le pays s’est insurgé, par le canal du ministère des Affaires étrangères et de la communauté nationale établie à l’étranger contre l’agression de la police sioniste, appelant à assurer « une protection totale aux fidèles musulmans et de leur permettre d’accomplir leurs rituels dans la mosquée d’Al-Aqsa, qui est un wakf islamique ». L’Algérie a exhorté, en outre, le Conseil de sécurité de l’ONU à exécuter « les missions qui lui sont dévolues et à agir pour mettre fin à ces provocations agressives ». Elle a mis l’accent sur l’urgence de la mise en œuvre d’un processus, qui«conduise à l’instauration d’une paix globale et juste au Moyen-Orient, au retrait d’Israël de tous les territoires arabes occupés et à l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec El-Qods pour capitale ».
Le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères et des Expatriés, Haitham Abu Al-Ful, a qualifié, aussi, de “violation flagrante, l’agression sioniste contre Al-Aqsa et ses fidèles, appelant l’occupation à retirer immédiatement ses forces spéciales de la mosquée sainte ». Il a imputé à l’entité sioniste la responsabilité des conséquences de cette attaque.
Le ministère turc des Affaires étrangères s’est dit « profondément préoccupés par les tensions croissantes dans la région ces derniers jours », renouvelant « la nécessité de respecter le caractère sacré d’Al-Aqsa, en particulier pendant le mois sacré musulman du Ramadan ».
Le Parlement africain des jeunes, invectivé les Nations unies et ses agences de défense des droits de l’homme sur leur « silence injustifié et inacceptable » sur « des crimes de guerre et le nettoyage ethnique, perpétrés par l’occupant contre le peuple palestinien sans défense, qui défend sa terre et ses lieux saints ».
S. Biskri