Déclaration de politique générale du Gouvernement (5ème Partie) : Investissement et entreprenariat
Il est sûr que le mal économique algérien ressenti ces trente dernières années provient de la politique suicidaire de l’ancien régime de mettre tous les blocages possibles et imaginables devant les investisseurs potentiels, publics, nationaux privés ou étrangers. L’Algérie est connue pour ses énormes potentialités et son marché inépuisable, mais tout avait été fait pour décourager les plus tenaces et les plus courageux des investisseurs à venir s’installer en Algérie. Le résultat ne s’est pas fait attendre : le pays dépendait de l’étranger pour tous ses besoins, même les plus élémentaires et les devises qu’il engrangeait de son seul produit exportable, les hydrocarbures, étaient utilisées pour l’achat de tout, à des prix trop élevés pour des qualités médiocres car faisant l’objet de magouilles.
Avec l’élection du Président Abdelmadjid Tebboune, c’est une nouvelle ère qui est née et de nouvelles pratiques, rationnelles, honnêtes, transparentes caractérisent le pays depuis lors. D’ailleurs la relance économique et l’encouragement de l’investissement et de l’entreprenariat figurent en très bonne place dans les 54 engagements du président Tebboune que le gouvernement a mis un point d’honneur à concrétiser.
Dans ce cadre, des mesures draconiennes ont été prises, des textes législatifs nouveaux ont été décrétés et toutes les pratiques malsaines ont été éradiquées : le résultat est là, tangible, visible et clair, les exportations hors hydrocarbures ont fait un bond de 500 % et la balance commerciale, de négative est devenue positive en un laps de temps relativement cours et face à des conjonctures très difficiles (covid19 et ralentissement économique mondial).
Pour y arriver, le gouvernement a entamé ses actions par l’amélioration du climat d’investissement en élaborant la nouvelle Loi sur l’investissement (loi 18-22 du 24/07/2022) et ses décrets d’application et le décret exécutif pour l’amélioration du climat des affaires.
Afin d’assainir le lourd passif des investissements bloqués, le gouvernement a mis en place un comité national de suivi, regroupant 10 départements ministériels. 863 projets sur les 915 recensés ont été débloqués pour un investissement global de plus 527 milliards de dinars, qui ont donné lieu à la création de 52000 postes d’emploi.
Les efforts ne se sont pas arrêtés là puisque le comité poursuit ses travaux pour arriver à un assainissement complet du dossier des investissements. Ainsi, le CNI (Conseil National d’Investissement) a procédé à l’examen de divers dossiers. Quinze projets ont été mis en exploitation partiellement pour un montant total de l’investissement de 679 milliards DA pour lesquels 8869 postes d’emploi sont prévus.
En outre, 1752 projets ont été enregistrés auprès de l’ANDI qui permettront de créer 41382 postes d’emploi dans le court terme.
La promotion du cadre de développement de l’entreprise et de l’entreprenariat a fait l’objet de grandes attentions de la part du gouvernement qui a procédé à l’élaboration d’une loi complémentaire à celle concernant les relations de travail et introduisant le congé pour création d’entreprise.
Il y a eu aussi la simplification des procédures d’obtention du registre de commerce, l’octroi d’espaces encadrés pour l’exercice d’activités qui étaient dans l’informel, les exonérations fiscales et autres avantages pour les startups et l’identification et le refinancement de micro-entreprises en difficulté.
La mise en place d’un prêt non-rémunéré supplémentaire d’exploitation d’un million de dinars pour les micro-entreprises, le financement pour la diversification d’activités pour la production de biens et de services et la révision du niveau et des conditions d’éligibilité pour les jeunes promoteurs sont autant d’actions entreprises par le gouvernement pour booster l’économie et lui permettre de prendre son envol dans les meilleures conditions.
Afin d’intégrer le secteur informel dans le circuit légal, le gouvernement a mis en place une politique fiscale favorisant l’inclusion fiscale, favorisant la création de micro-entreprises. Des actions de communication et de vulgarisation ont aussi été menées, en plus de la diversification de l’offre des banques, notamment à travers la finance islamique. Un régime fiscal spécial est aussi proposé aux acteurs de l’informel pour les inciter à s’identifier et à s’intégrer dans le circuit légal, avec des mesures de facilitation. La création de nouvelles codifications d’activités (marchand ambulant, distribution en détail et commerce de troc) sont autant de mesures incitant à la légalisation de l’activité. Dans ce cadre, 27 706 intervenants du secteur informel ont été intégrés grâce à ces actions.
Le gouvernement a en outre pris en charge l’amélioration de l’offre foncière et a commencé son action par son assainissement qui a permis de récupérer 3519 terrains concédés non utilisés, soit une superficie totale de 1553 ha qui seront affectés à d’autres bénéficiaires qui les utiliseront à bon escient.
Il y a aussi 6 nouvelles zones industrielles en cours de réhabilitation dont 3 seront mises en exploitation avant le 31 décembre 2022 et les 3 autres au courant de l’année 2023.
Un autre créneau plutôt délaissé jusque-là, concernant l’économie de la connaissance, les R&D et l’innovation, a connu une prise en charge spéciale par le gouvernement qui a mis en place plusieurs dispositifs, comme celui de soutien au prototypage et à la propriété industrielle. L’établissement public ‘Algeria Venture’ a été doté d’une enveloppe de 500 millions DA pour ce faire. Ce projet concerne 540 porteurs de projets. 170 brevets d’invention ont aussi été enregistrés.
Il y a eu aussi la mise en place d’une plateforme électronique pour le dépôt de brevet d’invention en ligne par l’INAPI, en plus de la création d’un comité national de labellisation des startups, la réalisation de 3 centres de prototypage, la création d’une cellule de veille contre la dépendance technologique et la promotion de l’open innovation.
Enfin, diverses mesures ayant trait à l’accélération de la transition numérique et du développement des startups ont été réalisées par la mise en place de nouvelles formes juridiques, de lancement de programme d’accélération de startups, par la labellisation de 45 incubateurs au niveau de 21 wilayas, l’introduction d’avantages fiscaux supplémentaires et bien d’autres facilitations et aides diverses.
Tahar Mansour
(Prochaine partie : Développement des secteurs porteurs de développement et de croissance économique)