Des miliciens de Haftar empêchent Seif El Islam de faire appel du rejet de sa candidature : la guerre civile s’aggrave au sud libyen
L’élection présidentielle libyenne, fixée pour le 24 décembre prochain, commence à ressembler de plus en plus à une mauvaise blague, ou carrément à une sorte de poisson d’avril de mauvais goût. Et ce n’est pas seulement le choix de cette date de Noël qui inspire cette lecture ironique, sarcastique et désabusée. De fait, dans un communiqué diffusé tard lundi, le gouvernement intérimaire libyen a déclaré « suivre avec une grande inquiétude les tensions aux abords du tribunal de Sebha, qui menacent la légitimité de l’institution judiciaire ». « Menacer la vie des juges ou tenter d’influencer leur travail risquent de replonger Sebha dans la guerre civile », a-t-il mis en garde. Renseignements pris, des miliciens armés supposés activer pour le compte du maréchal Khalifa Haftar, empêchent en effet pour la cinquième journée de suite les avocats du fils de l’ex-dirigeant de l’ancienne Jamahiria Mouammar Kadhafi de faire appel du rejet de sa candidature au scrutin présidentiel du 24 décembre prochain. Pour sa part, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a déclaré dans un communiqué « suivre avec une grande inquiétude la fermeture continue de la cour d’appel de Sebha », où des juges ont été « empêchés physiquement d’exercer leurs fonctions, entravant directement le processus électoral ».
Rafik Bakhtini