Développement des universités privées : Le cabinet FINABI préconise l’implication des banques
Le financement des études par le système bancaire est une «source d’équité sociale et de développement de l’économie du savoir », affirme Chabane Assad, premier responsable du cabinet de conseil Finabi.
Actuellement, dit-il, «15 établissements privés sont reconnus par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique comme ayant le statut d’établissement privé d’enseignement supérieur. Il est important, explique M. Assad, d’ajouter à cette liste, l’Ecole supérieure des Affaires (ESAA).
La frange des étudiants qui accède à ces établissements privés « est limitée par le fait que le financement des études est assuré par les fonds propres des ménages ». Le coût des études « étant élevé, seuls les enfants de la classe supérieure sont admissibles . L’absence de véhicule de financement crée plusieurs anomalies d’ordre social et économique ». Il s’agit, selon le fondateur du cabinet Finabi, de « la demande étant réduite se limitant à la classe supérieure contracte l’offre, empêche ainsi l’émergence d’universités privées locales structurées et réduit l’intérêt d’investisseurs étrangers pour ce secteur stratégique ». S’y ajoutent le « manque d’équité sociale : Les enfants des ménages modestes ne peuvent pas accéder à ces établissements dont le “produit” est plus demandé par le marché de travail en contradiction avec les valeurs sociales de notre pays ». Aussi, « le budget de fonctionnement du MESR dont la LFC 2022 dépasse les 400 milliards de DZD. Le développement d’établissements privés d’enseignement supérieur permettra la réduction de la pression sur les finances publiques ».
Le financement des études par le secteur bancaire, explique M. Assad, est un «instrument qui permettra de corriger ces failles et de financer le capital humain ». A l’échelle internationale, en 2019, quelque 45 millions d’Américains cumulaient une dette de 1 600 milliards de dollars (1 482 milliards d’euros) contractée pour payer leurs études supérieures ». Ce montant, multiplié par presque 3 en l’espace de 12 ans, « est largement plus élevé que la dette liée aux cartes de crédit (environ 1 000 milliards) ». En Tunisie, « la Filiale du Groupe BNP propose un financement des études dans les établissements privés d’enseignement supérieur ». En Algérie, « il est temps que les banques financent les vrais besoins de demain ».
Mohamed Ait S