Discours de Mohamed VI : Entre fuite en avant et aveu d’échec
Le souverain marocain, qui a laissé planer le doute, pendant des jours, sur sa décision, ou pas, de se fendre d’un discours à l’occasion de la « marche vert », a fini par s’y résoudre.
Ainsi, avons-nous eu droit à un pathétique patchwork de clichés obsolètes et de grossières contre-vérités. Si c’est son armée, du temps de Hassan II, dont les éléments étaient grimés en civils, Mohamed tente en vain de maintenir sous perfusion ce mythe selon lequel ce serait les sujets de sa majesté qui auraient spontanément envahi le Sahara Occidental pour l’inclure au royaume chérifien.
Ainsi, face aux nombreuses défaites marocaines sur le plan diplomatique, celui-ci consent à proposer une sorte de solution médiane consistant à accorder au Polisario une sorte de large autonomie.
Or, ce que le peuple sahraoui revendique, c’est le droit de disposer librement et souverainement de son propre destin via l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
Si Mohamed VI sait mieux que personne que c’est là que réside la voie de la sagesse et de la démocratie, il n’en continue pas moins de rejeter et de reporter une échéance inéluctable. Ce faisant, il promet monts et merveilles à ses « provinces du sud », omettant juste de rappeler que c’est lui, et son Makhzen qui pillent les richesses naturelles du Sahara Occidental.
Il n’en admet pas moins que la fermeture, par le Polisario du passage de Guerguerat lui fait particulièrement mal sur les plans stratégiques et économiques. En résumé, il est possible de conclure que ce discours tant attendu, et commémorant le 45ème anniversaire de la «marche verte » n’est rien moins qu’un non-évènement, un vulgaire pétard mouillé.
Mohamed Abdoun